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Opinion. « Une politique de papier glacé »

Pour 2023 si les Millavois devaient formuler un vœu, ce serait celui-ci : STOP à la théatrocratie et place à l’aventure collective de proximité et de confiance.

STOP à la mise en scène de soi, à la communication dont on se fait le héros. Vouloir le rayonnement, la grandeur de Millau au régional, au national à coup de labels, de récompenses, de dispositifs, de discours, de photos de presse, de clips vidéo, d’éloges de ses paires, c’est bien. Mais répondre aux considérations qui font le quotidien des Millavois c’est mieux.

Il y a la gestion qu’on nous donne à voir, à lire et il y a celle qui se lit dans le quotidien et qui malheureusement à l’air d’être une tout autre histoire. Il y a un hiatus gigantesque entre ce qui est présenté et ce qui est vécu. Quelques exemples (ils sont pléthores) : On communique sur la refonte du boulevard urbain D809 en faveur des cheminements doux.

Pendant ce temps les Millavois, en général, et nos sportifs, en particulier, sont plongés depuis des semaines dans le noir complet aux abords de cette zone et soumis à l’insécurité dans leurs déplacements quotidiens. Mais ça on ne le dit pas on le minimise.

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On affiche fièrement des avancées au niveau de l’offre de soin de proximité avec l’implantation au cœur de ville de la nouvelle maison de santé pluridisciplinaire capelle. Or pour le moment il ne s’agit que d’un simple déménagement groupé des praticiens déjà existants sur la commune. Rien en plus. Mais ça on ne le dit pas on le minimise.

On annonce vouloir préserver le pouvoir d’achat des Millavois avec les mêmes et seuls arguments diffusés en boucle depuis 2020 sur la mise en place d’un bouclier social. Mais en parallèle s’opère une augmentation de certains services publics tels que ceux concernant les activités funéraires, ou celui de l’abonnement médiathèque pour certaines catégories de personnes.

On grève également de manière substantielle le budget des Millavois (résidents et extérieurs) avec le coût élevé du stationnement en centre-ville. Mais ça on ne le dit pas on le minimise. D’un côté on s’enorgueillit de structures sportives telles que la salle d’escalade de 500 m2 ou la Halle sportive alors que de l’autre dans le quotidien de gros manquements et dysfonctionnements sont constatés par les usagers. Mais ça on ne le dit pas on le minimise.

On parle depuis 2020 de veloutions, mais rien dans le quotidien n’est encore offert à la population pour la vivre pleinement. Les aménagements présents ne sont pas satisfaisants (boulevard entre quartier Malhourtet et giratoire Jean Vigo) et ceux attendus comme les arceaux ne font qu’être annoncés de mois en mois (la dernière date était octobre 2022), mais rien de concret ne s’opère, car « Tout va se jointer », plus tard…. . Mais ça on ne le dit pas on le minimise.

À grand renfort de communication on affiche la volonté de dynamiser et favoriser le commerce local en affichant l’ouverture de nouveaux commerces. Mais on omet d’évoquer les limites et les échecs de ces mêmes dispositifs.

On nous dit, en argument moteur, être en dessous de la moyenne nationale pour des villes de même strate concernant la vacance commerciale, mais on assiste à la fermeture successive de diverses boutiques. Mais ça on ne le dit pas on le minimise.

On dit vouloir faire de Millau un paradis, un cadre agréable, apaisé pour construire du lien et des rencontres. On l’affiche, on le surjoue. Mais face à cela force est de constater un ressenti tout autre. Une saison estivale tendue, un quotidien rendu compliqué, une dynamique autour de la période de Noël triste et sans magie dans lesquels les acteurs locaux et les administrés ne se retrouvent pas. Mais ça, on ne le dit pas, on le minimise. Des opérations, dispositifs annoncés, mais dont on n’a jamais les retours.

Mais c’est avec une certaine condescendance que vous déclarez que tout ceci n’est selon vous que verbiage empreint d’aigreur et de morosité. Pourtant, ce verbiage se veut être l’écho du bruit sourd émis par votre population. Pas celle qui vous adoube inconditionnellement évidemment. Mais celle qui s’interroge, s’insurge, se sent incomprise.

Celle aussi, ne vous en déplaise, qui vous a confié les clefs de la maison Millau. Nous en sommes tous les co- propriétaires. Millau est selon vous « heureuse », mais pas seulement… concédez-le… Il est donc plus qu’urgent que vous soyez à l’écoute de tous. La gronde a des bases solides même si vous le récusez. Il est tant d’incarner vos incantations de solidarité, d’écoute et de respect pour votre population.

Haumaitre Karine Élue municipale.

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