C’est le 12 novembre dernier que Bernard Lovato nous a quittés, à l’âge de 86 ans. Très connu pour son investissement militant sans faille au sein de mouvements syndicaux, il avait été aussi très actif dans la vie associative sportive locale, notamment à l’Alpina et au sein du Comité départemental de Spéléo de l’Aveyron.
Membre de l’Alpina depuis 1960, il a pratiqué la spéléo jusqu’aux années 80, faisant le lien entre deux générations d’explorateurs. A ses débuts avec Marcel et Marinette Lacas, Georges Costantini, René Poujol, Alfred Héran et Maurice Cartaillac, pour ne citer que quelques-uns de ses compagnons de cordées, il a participé aux découvertes et à l’exploration de nombreuses cavités caussenardes et des massifs alentour. On peut citer, parmi tant d’autres, les avens Bertrand, d’Espaliès, les grottes de Malaval, des Cabanes du Trèvezel, et sa participation aux fouilles du site archéologique de Puech Margue.
Il était aussi impliqué au sein d’un groupement dans l’exploration et la protection de la célèbre grotte de la Cigalère, dans les Pyrénées Ariégeoises, jusqu’aux années 2000.
Bernard a été l’un des rares spéléos de cette génération à avoir suivi les évolutions techniques de la pratique spéléo en participant à des stages fédéraux de formations. Et c’est à ce titre qu’il a participé à des opérations de spéléo secours, dont il a été l’un des conseillers techniques. Il recevra en 1975, suite au secours réalisé à l’aven de Fondude, sur le Larzac, la médaille de bronze du dévouement et du courage.
Personnage hors du commun tant par son gabarit, qui contrastait avec sa voix fluette, que par sa gentillesse et son caractère entier, il a marqué de sa présence toute une génération. Il laisse derrière lui de nombreuses anecdotes pétillantes et d’agréables souvenirs. Sa carrure en a bluffé plus d’un dans ses capacités à se faufiler dans les passages étroits !
On se rappellera du petit gravillon qui l’empêchait de passer une étroiture à la grotte Poujol, des trente-deux heures passées dans l’aven de Puech Nègre, cavité majeure du causse Noir découverte par l’Alpina, où il devait enlever son baudrier entre chaque puits pour pouvoir négocier les divers passages étroits et les nombreuses sorties, désobstructions, sans oublier les rassemblements et repas qu’il animait de sa présence incontournable.
Jusqu’à ces dernières années, même s’il ne pouvait plus pratiquer d’activités sportives, il a toujours suivi la vie de l’Alpina en participant aux assemblées générales et en se tenant toujours au courant des explorations spéléologiques en cours.
Le passage de Bernard au sein de notre association restera gravé dans les mémoires.
Tes amis de l’Alpina
