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« Quelques années difficiles à passer » avant l’hôpital commun à Millau et Saint-Affrique

Lundi 5 décembre, Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée auprès du ministre de la Santé et de la Prévention, chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, était à Saint-Georges-de-Luzençon pour notamment dévoiler le panneau indiquant l’emplacement du site du futur hôpital commun à Millau et Saint-Affrique.

Même s’ils n’étaient pas invités, l’occasion était trop belle pour les militants du Manifeste des hôpitaux et maternités de proximité en sud Aveyron pour mettre le pied dans la porte et « poser les questions essentielles masquées par cette stratégie de com’ ».

Aussi, si la rencontre entre la ministre et les représentants du Manifeste n’a pu avoir lieu à Saint-Georges, c’est sur la place de la Capelle que Bernard Boullot, président du Manifeste et Henri Célié, représentant des usagers au sein du comité, donnaient rendez-vous aux usagers et personnel hospitalier pour rappeler « la liste des questions sans réponse »…

Treize questions sans réponses

Pas moins de treize questions avaient été soigneusement préparées par le collectif, pour mettre en lumière les interrogations autour du projet médical du sud Aveyron.

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Il était notamment question de l’éloignement des habitants et de l’accès aux services de soins ; de la « dégradation actuelle des différents services » et du « non investissement » sur les locaux « alors que l’engagement de maintenir tous les services jusqu’à l’existence d’un nouvel hôpital a été pris » ; de la santé financière actuelle des hôpitaux de Millau et Saint-Affrique « qui passe nécessairement par l’effacement de la dette » ; du manque de moyens pour former les médecins nécessaires, et du manque de médecins « pas orientés sur les spécialités dont on a le plus de manque » ; de la non-nomination de médecins « dans les zones où ils manquent » ; de la création d’une fonction d’infirmière « pour remplacer les médecins » ; de l’installation de cabines téléphoniques de consultations numérisées, « d’hôtels collés aux hôpitaux qui resteront dans les mégapoles » ; « du remplacement des médecins manquant à Millau et Saint-Affrique et l’embauche des infirmières et aides-soignantes manquantes ».

« Nous aurions aussi voulu entendre ce que la ministre répond à la Cour des comptes qui constate que le projet devrait se traduire par une importante réduction des capacités d’accueil hospitalier dans le sud Aveyron », ajoute Bernard Boullot.

Les représentants du personnel des hôpitaux de Millau et Saint-Affrique avaient pris part au rassemblement organisé sur la place de la Capelle.

Un « dialogue social 2.0 »

Seulement voilà, de rencontre avec Agnès Firmin Le Bodo il n’y a pas eu, la ministre devant se rendre à Albi suite à sa visite sud-aveyronnaise. « Nous avons tout de même obtenu le droit de faire passer nos questions à un conseiller de la ministre qui nous a invité à une réunion par visioconférence à 14h », soupire Henri Célié, fustigeant ce « dialogue social 2.0 ».

C’est donc dans les locaux de la sous-préfecture de Millau, par visioconférence, que les représentants du Manifeste ont pu échanger avec un conseiller du ministère.

« On est sortis aussi cons qu’on est rentrés », résume Henri Célié. Outre le fait d’avoir dû attendre trois quarts d’heure dehors, c’est le dégagement en touche de la part du conseiller du cabinet sur la presque totalité des questions qui interroge les représentants du Manifeste. « La seule information qu’il a martelée, c’est que l’inauguration du nouvel hôpital ne se fera pas en 2031 comme cela était évoqué jusqu’à présent, mais ce sera 2028, relate le représentant des usagers. Le problème, c’est que l’on pense que nos hôpitaux peuvent crever avant. L’urgence, ce n’est pas 2028, c’est 2023 ou 2024. »

« Oui, il y a quelques années difficiles à passer », aurait reconnu le conseiller ministériel…

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