C’est en partant de rien, de zéro, de l’absence d’un modèle, de celle d’un sujet, que Nicolas Duval commence à travailler. Monter la terre, l’accumuler, en pétrir les premières galettes, de l’état brut de ma matière se dessinent alors les premiers plis, les premières bosses, les premières anfractuosités bénignes qui vont me faire apparaître un début d’expression. C’est de cette évocation que tout commence, prétexte sur lequel sa pensée va sauter pour aller chercher un profil, une face, un regard.
Inspiré plutôt par le désordre, en dedans comme au dehors, dans une tête ou sur un corps, il aime à tordre, déformer, amocher, cabosser les têtes.
« La vérité profonde de l’Homme se trouve dans ses vices », écrivait l’un de ses professeurs à l’université. Nicolas Duval ne cherche pas à exprimer le vice, seulement à rendre moins droits les traits d’un faciès.
Né en 1985, Nicolas Duval grandit à Millau. Assez jeune, il feuillette des magazines d’humour et de bandes dessinées dont aujourd’hui il constate l’effet des caricatures et du style dérangé de leurs dessinateurs sur son inconscient… C’est d’eux, du cubisme, de Bacon, des gueules cassées ou du casting d’un film de truand des années 60, que la figure de ses personnages trouve ses racines.
Le vernissage de l’exposition a eu lieu samedi 12 novembre devant une assemblée venue nombreuse. L’artiste s’est dit « ravi d’exposer pour sa première exposition dans cette salle emblématique et mythique du Vieux Moulin en rappelant qu’elle avait été construite collectivement ». Sur les murs, il a laissé une place à Laurraine Carrière pour « faire se confronter mais surtout s’accompagner les deux univers ».
Il laissera les visiteurs contempler ses œuvres sans les guider. « Comme je laisse aller mes mains sur la terre et sur le papier, je laisse chacun faire son interprétation de ce qu’il voit ».
