Ce jeudi 10 novembre, la CGT promettait au niveau national « un jeudi de colère ». Plus modestement, à Millau, c’est une petite cinquantaine de personnes qui se sont rassemblées devant la sous-préfecture.
« Initié en septembre, le mouvement social pour l’augmentation des salaires s’amplifie, a déclaré Céline Tabariès, porte-parole de la CGT. Le mot d’ordre est clair : des augmentations de salaire immédiates et générales, pour toutes et tous ».
Et les raisons de se mobiliser sur cette thématique ne manquent pas, selon la syndicaliste. « C’est d’abord une nécessité pour les salariés, alors que l’inflation s’établit toujours autour de 5% par an, et que l’énergie et la nourriture, deux postes incompressibles de dépenses, sont particulièrement touchées. Tous les salariés qui n’auront pas eu d’augmentation, soit la quasi-totalité du monde du travail, perdront du pouvoir d’achat. »
Ce serait ensuite « une question de répartition des richesses et de conflit entre le travail et le capital ». « Car de l’autre côté de la barrière, le temps n’est pas à la sobriété, comme vous le savez déjà. Patrick Pouyanné, PDG de Total Energie, s’est augmenté de 52 % il y a quelques semaines, de quoi se mettre à l’abri face à l’inflation. »
« La lutte commence à payer »
« Augmenter les salaires, c’est un enjeu de reconnaissance du travail, assure Céline Tabariès.
Rappelons que le salaire moyen des 4,6 millions de travailleurs de la « deuxième ligne » (aides à domicile, aides-soignants, chauffeurs de bus, agents de caisses… ) est de 996 € par mois, soit en dessous du seuil de pauvreté. »
Et selon les manifestants, la lutte commence à payer.
Dans notre département, les salariés de LISI Aerospace à Villefranche ont obtenu par la lutte après trois jours de grève des augmentations de salaire de 100 €. Chez Enedis, après plusieurs semaines de mobilisation, un blocage des sites de Rodez, Villefranche, Decazeville, Espalion durant trois jours, les agents très majoritairement en grève avec la CGT viennent d’obtenir une augmentation générale des salaires d’un minimum de 200 €. La semaine dernière, ce sont les salariés de Kalhyge (blanchisserie) à Decazeville qui ont arrêté le travail pour démontrer leur mécontentement face aux propositions de la direction. »
Céline Tabariès l’affirme : « Oui, nous irons gagner par la lutte ces hausses de salaires et de retraites, et nous gagnerons la reconnaissance qui est due à chaque travailleur ».