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Millau. Les Petites Misères : le tatouage dans la peau

Voilà près d’un an que les Petites Misères Tattoo a vu le jour au 26 rue Droite à Millau. Tatouages traditionnels ou plus contemporains, personnages, animaux, lettrages et autres symboles, l’équipe menée par Anthony Rousse a plus d’une corde à son arc. C’est avec un large sourire que ce grand gaillard, la trentaine, nous ouvre les portes de son salon de tatouage.

« On va dire que je ne suis pas un super communicant, donc je vous raconte des choses et puis je vous laisse écrire ce qui vous semble intéressant », annonce Anthony, que l’on surnomme plus souvent « Antho ».

Ambiance détendue, musique sympa, le local récemment remis à neuf et décoré des dessins des différents tatoueurs donne envie de s’y attarder. Lorsqu’on demande au propriétaire comment il en est venu au tatouage, le cheminement semble couler de source.

« Je devais avoir 17 ans lorsque je me suis fait tatouer pour la première fois, raconte Antho. C’était quelque chose qui m’intéressait déjà depuis un moment, mais là, j’avais déjà franchi un premier cap. Très vite, j’ai sympathisé avec le tatoueur et je me suis mis à me renseigner. L’histoire du tattoo, les pionniers, les motifs classiques, ça a tout de suite occupé pas mal mes pensées. Le temps est passé, je dessinais un peu et je continuais régulièrement à me faire tatouer, à rencontrer des professionnels, avec d’autres approches, d’autres styles ».

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Les premiers essais sur lui-même

C’est il y a un peu plus de 5 ans que le parcours d’Antho va prendre un tournant. Après un début de carrière professionnelle en tant qu’ambulancier, le Millavois décide de faire ses bagages et de partir pour un périple de plusieurs mois à travers la Nouvelle-Zélande. Mais alors qu’il prépare son voyage, Antho se rapproche de plus en plus de tatoueurs locaux. Voyant sa passion et sa motivation pour le tattoo, les professionnels prennent le jeune homme sous leur aile.

« Je viens régulièrement au shop. Je dessine et j’observe beaucoup, raconte le passionné. Je finis par m’acheter un peu d’équipement et je commence les premiers essais sur moi. Finalement, il est temps de décoller, et même si ma formation n’est pas terminée, je décide de partir avec le matériel. Arrivé en Nouvelle-Zélande, les gens voient que je me tatoue et ils me demandent si je peux le faire sur d’autres. Au début, je ne suis pas très sûr. Mais rapidement, je me rends compte que j’ai assez d’expérience pour réaliser de petites pièces très correctement. »

Au fil des mois, les demandes se multiplient et l’apprenti tatoueur est de plus en plus à même de proposer ses services. Il réalise des motifs plus complexes et prend de l’aisance dans son art.

© Aurélien Trompeau

Une nouvelle aventure

Lors de son retour en France, il n’y a plus de doute : il sera tatoueur. « Je ne pense plus qu’à ça. Je descends de l’avion, je rentre à Millau et là, je file directement au magasin de tatouage. La fin de la formation est longue et laborieuse. Je travaille sans relâche, parfois la nuit, car le décalage horaire m’empêche de dormir. Mon maître d’apprentissage est très exigeant et avec du recul, je le remercie. »

A l’issue de sa formation, Antho intègre l’équipe. Il travaille régulièrement sur différents projets, varie les styles, avec une préférence pour les motifs classiques.

Je n’ai jamais été enfermé dans un type de tatouage ou une école en particulier. Bien sûr, on a tous nos préférences, mais tous les projets m’intéressent. Ce n’est pas mon style ? Tant mieux ! Ce sera un nouveau défi, une nouvelle aventure ».

Au début de l’année 2021, c’est une tout autre aventure que décide de tenter Antho. Grâce à son expérience, il est alors prêt à ouvrir sa propre boutique. Il prend alors son courage à deux mains et trouve un local au 26 rue Droite à Millau. Il le rénove et lance en mai 2021 « Les Petites Misères Tatouage ».

Il collabore avec Franca, une tatoueuse d’expérience spécialisée entre autres dans les lignes fines, qui le seconde au shop. La boutique accueille également des tatoueurs « invités », venus des quatre coins de la France pour quelques heures ou plusieurs jours, pour faire partager leur savoir-faire, en Sud-Aveyron.

Confiance, écoute, respect et partage, Anthony Rousse et son équipe véhiculent les valeurs de cette tradition ancestrale, élevée aujourd’hui au rang d’art.

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