Comme le précise Jacques Dubus, à l’origine d’un convoi humanitaire et humain pour l’Ukraine il y a quelques jours, « il ne s’agissait pas de ramener quelques familles et les déposer à la Maladrerie sans accompagnement et suivi ». Aussi, peu à peu, le quotidien se met en place pour les familles de réfugiés ukrainiens accueillis à Millau au gite de la Maladrerie, le tout grâce à une incroyable solidarité locale.
« Aujourd’hui, les familles sont au chaud, à l’abri avec des possibilités de restauration la fois collective et individuelle. En effet, des denrées sont livrées, mais chaque famille prépare ses repas à sa convenance.
Ce service est assuré par la Ville de Millau et le CCAS. Emmanuelle Gazel a rendu visite aux familles samedi. En parallèle, des actions sont encore menées comme l’installation d’une machine à laver et un sèche-linge. L’opération est menée par Thomas Medda bien connu des Millavois et chauffeur de l’un des véhicules. « Bien entendu, précise Jacques Dubus, nous sommes en permanence avec les familles pour les accompagner dans cette nouvelle vie ».
Il raconte leur quotidien : « hier, nous avons fait des courses chez Leclerc. Quel émerveillement dans ces rayons bien garnis ! Un budget leur a été attribué et nous les avons laissés libres de leurs achats. c’était pour tous, un grand moment d’une paire d’heures pour quelques achats de première nécessité ! Alors que certains ont directement ou indirectement des relais, les familles que nous avons amenées n’ont aucun contact à part une personne ».
Parmi les réfugiés, une dame est seule : son mari et son fils sont au front, il y a aussi une jeune femme de 22 ans dont le fiancé est au front, une maman et ses deux petits enfants, le mari est au également au front… La voilà la réalité !
La famille que nous n’avons pas pu ramener sans prendre des risques inconsidérés a pu sortir de sa ville et rejoindra Varsovie mardi dans la journée. Incroyable et pourtant vrai, sur le chemin du retour, Romain Alarcon avec ses contacts à Montauban participait au montage d’une opération du même type que la nôtre. En fait, c’est le patron d’un mini-market qui organise un convoi et qui ramènera ces familles. Chose promise… Finalement, ces familles seront prises en charge à Montauban.
Aujourd’hui les services de l’état s’organisent pour les visas, l’intégration scolaire, et il faut être patient, mais viendra ensuite une vaste opération de relogement… mais laissons faire les spécialistes.
« Je tiens à remercier très vivement toutes les personnes qui nous ont suivis pour monter ce projet en cinq jours ! D’abord seul, rapidement cet élan est devenu celui de centaines de personnes ! Il faut souligner qu’en réalité cet élan ne sait pas orienté vers une et seule action, mais vers un mouvement millavois assez exceptionnel : quatre fourgons d’Emmaüs ont lancé le bal, le Comité de jumelage Millau-Plopeni est sur la route avec finalement trois fourgons et une remorque, et enfin, notre action qui a été menée sur deux fronts.
Je n’oublierai pas, encore une fois le formidable moment passé chez Leclerc avec les restos du cœur pendant lequel nous faisions cause commune avec en permanence des échanges de certaines denrées contre des produits d’hygiène ou pour les bébés.
J’adresse un très, très grand merci à la directrice de l’hôpital et à toutes ses équipes pour une dotation de 20 caisses qui a rejoint le front.
Merci également aux agents de la SNCF. Hier j’ai accompagné une dame qui voulait rejoindre Nice. Les guichets sont fermés le dimanche en gare de Montpellier. Un agent s’est finalement occupé de nous : 30 min s’écoulent, les néons s’allument, une dame en tailleur effectue une manipulation sur un écran, le billet sort et en plus avec de précieux conseils pour rejoindre sa destination. »
Merci à l’ensemble de la presse qui a beaucoup relayé notre opération de façon à ce que l’ensemble des donateurs puissent nous suivre.
« Je ne remercie pas encore Christian et Mathilde Cabiron puisqu’ils me suivent encore au quotidien sur l’opération » conclut avec un brin d’humour cet ancien du milieu sportif millavois, expliquant « qu’ils sont omniprésents ».
