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Millau. Près de 400 personnes se rassemblent pour l’Ukraine

Ce lundi 28 février, entre 350 et 400 personnes se sont rassemblées devant l’Hôtel de Ville illuminé en bleu et jaune, en soutien à l’Ukraine et au peuple ukrainien. Emmanuelle Gazel, maire de Millau et à l’origine de ce rassemblement, a pris la parole visiblement très émue.

« Le 24 février dernier, l’envahissement de l’Ukraine par Poutine a fait basculer l’histoire sur notre continent. C’est aussi la vie des Ukrainiens qui a basculé, a-t-elle déclaré. Comme maire de Millau, comme femme, comme maman, je veux d’abord que nous pensions tous aux Ukrainiens qui vivent la guerre dans leur chair, à leurs douleurs, à leurs vies soudainement détruites, attaqués au sol et bombardés par les airs. Pensons à la terreur de celles et ceux qui vivaient paisiblement, allaient au travail ou à l’école, et qui brutalement ont basculé dans l’enfer, dans les abris, dans le bruit assourdissant des explosions, les cris, les morts.

C’est ça la guerre. C’est ça le crime de Poutine. Et nous, Français, Européens, républicains, démocrates, nous n’hésitons pas dans ces moments-là. Nous sommes toujours avec les agressés, les oppressés, avec le droit d’un peuple à décider de son destin. »

C’est d’autant notre devoir que cette nation paye maintenant sa volonté et sa forte aspiration pour l’Europe, son rêve de démocratie depuis la révolution orange, puis avec la révolution Maïdan en 2014 et au cours des huit dernières années de guerre. Oui c’est notre devoir, car ce peuple a cru et croit en nous, Européens ! »

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© Nicolas Guitton (groupe Facebook « Millavois »)

« Ce crime a un coupable, qui s’est lui-même désigné : Vladimir Poutine »

« C’est cela que veut aussi assassiner Poutine : notre rêve européen, notre rêve de démocratie, sur ce continent unique. Mesdames et Messieurs, nous assistons depuis quatre jours à un véritable crime !

Un crime contre la paix, un crime contre la sécurité de notre continent, un crime contre le peuple ukrainien, un crime contre la liberté, une atteinte des plus grave à la démocratie !

Ce crime a un coupable, qui s’est lui-même désigné : Vladimir Poutine, un chef d’État, agresseur de peuple, devenu fauteur de guerre. Pour la première fois depuis 1939, une grande puissance de l’Europe déchaîne le feu de ses canons, de ses avions et de ses chars pour déplacer les frontières reconnues par tous, pour agresser l’Ukraine, ce grand pays, cette nation si proche de nous qui ne demande qu’à vivre dans la paix et l’indépendance. »

« A la tête d’une armée immense qu’il a constituée en sacrifiant le bien-être de son peuple, dans une outrance paranoïaque, il qualifie ses victimes de nouveaux nazis, et invoque un « génocide » imaginaire pour justifier une opération de mise au pas, de normalisation, de sujétion d’un peuple fier dont la seule faute a été de vouloir vivre selon ses propres volontés, selon ce principe élémentaire du droit international le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes !

Ce crime contre l’Europe, ce crime contre la paix, ce crime contre le droit, ne doit pas rester impuni. Ce serait ouvrir la porte à toutes les agressions possibles dans le futur, à toutes les atteintes à la tranquillité de notre continent, à tous les défis insensés lancés par les despotes à la sécurité des démocraties et aux intérêts fondamentaux de la France et de l’Union européenne. »

Une lettre de soutien à Vitali Klitschko, maire de Kiev

« Comme maire de Millau, je ne dispose que de peu de moyens pour aider le peuple ukrainien, admet Emmanuelle Gazel. Pour autant, je crois au pouvoir des mots en ce qu’ils ont de plus déterminants : les mots qui réconfortent, qui soutiennent, les mots qui exaltent les plus nobles sentiments, ceux qui dénoncent, qui fédèrent: des mots qui parfois ne viennent pas, à l’heure où le pire devient indicible !

Ce soir, avec émotion, je veux redire les mots du Président Volodymyr Zelensky qui fait face avec une détermination admirable, debout aux côtés de son peuple avec la volonté de sauver son pays, de sauver la démocratie, notre démocratie : « Nos armes, c’est notre vérité. C’est notre terre. C’est notre pays. Nos enfants. Nous allons défendre tout cela. »

Ici à Millau, à 2000 kilomètres de Kiev, je pense aussi à Vitali Klitschko, en treillis, avec un fusil automatique face à des tanks, des missiles et des militaires russes. Notre collègue a posé son écharpe, a pris une arme et espère. Je lui adresserai dès demain une lettre de soutien. »

J’ai évidemment aussi une pensée toute particulière pour les Ukrainiens de France et ici à Millau qui sont désemparés, qui ont peur pour leurs proches, pour leurs amis, pour leur pays. Qu’ils sachent que nous sommes à leurs côtés pour les soutenir. »

La solidarité millavoise s’organise

« Avec les membres du conseil municipal, j’ai proposé que nous puissions recueillir sur des registres, qui sont à disposition dès ce soir, les témoignages de soutien des Millavoises et des Millavois ainsi que les propositions d’aide matérielle ou financière, voire d’accueil de familles de réfugiés qui pourront être relayées auprès des services de l’Etat et des organismes de solidarité internationale. Vous pourrez aussi verser vos dons à ces organismes au moyen d’une urne que nous tenons à disposition à la mairie dès demain.

Aujourd’hui, ne nous trompons pas de défi : ce qui est en jeu est plus qu’une question de frontière, c’est la bataille des valeurs. Une bataille pour le monde dans lequel nous voulons vivre. Cette bataille c’est notre défi ! Ne nous trompons pas. D’un côté une dictature agressive à l’égard de nos lois et de nos convictions, incarnation d’un nationalisme autoritaire et réactionnaire. De l’autre, une société démocratique, ouverte, fondée sur les droits humains et animée par une volonté de paix.

Restons unis et fidèles à la liberté, à l’égalité, à la fraternité. »

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