[dropcap]A[/dropcap]lors que la cinquième vague semble marquer le pas, et en attendant les effets du nouveau variant Omicron, Pierre Ricordeau, directeur de l’ARS Occitanie, a organisé une nouvelle conférence de presse ce jeudi 16 décembre en début d’après-midi, pour faire un point sur l’évolution sanitaire dans notre région.
Où en est la situation épidémique en Occitanie ?
On le sait, cette cinquième vague impacte fortement notre région. Le niveau de circulation du virus est inédit. « C’est une vague épidémique extrêmement puissante, assure Pierre Ricordeau. Nous atteignons des niveaux d’incidence inédits. Nous avons quasiment 600 malades pendant 7 jours sur 100.000 habitants, un nombre multiplié par trois en trois semaines. C’est 12 fois le seuil d’alerte de l’épidémie ! »
Indice encourageant, le directeur de l’ARS note tout de même un ralentissement de la croissance de l’épidémie depuis quelques jours, « probablement lié au fait que nos concitoyens ont commencé à changer de comportement ». « Nous ne sommes pas totalement au pic même si on sent qu’on s’en rapproche », note Pierre Ricordeau.
Au niveau des perspectives préoccupantes, l’Occitanie est la première région en crise épidémique de grippe. « Nous avons aussi la perspective du variant omicron, même si pour l’instant un seul cas a été détecté en Occitanie. 300 situations sont sous surveillance, d’autres en cours d’examen, il est probable que ce chiffre augmente dans les jours qui viennent ».
Qui sont les personnes les plus impactées en Occitanie ?
La flambée épidémique n’épargne aucun territoire en Occitanie. Elle impacte toutes les tranches de la population. Le pic épidémique est proche, mais n’est pas encore atteint en Occitanie. La situation se stabilise pour les plus âgés.
« Nous sommes toujours dans cette spécificité avec une flambée épidémique générale, qui se diffuse largement, quelles que soient les classes d’âges, mais notamment chez les enfants non vaccinés », explique Pierre Ricordeau.
Si aucun département n’est en dessous de 300 d’incidence, deux sont au-dessus de 700 : le Gard et les Pyrénées-Orientales. Ce taux est de 561,5 en Aveyron.
Dans le département de l’Aveyron, l’évolution épidémique est celle-ci :
- Du 7 au 13 août : + 15 % (par rapport à la semaine précédente)
- Du 14 au 20 août : – 9 %
- Du 21 au 27 août : – 35 %
- Du 28 août au 3 septembre : – 17 %
- Du 4 au 10 septembre : – 32 %
- Du 11 au 17 septembre : – 35 %
- Du 18 au 24 septembre : – 13 %
- Du 25 septembre au 1er octobre : – 19 %
- Du 2 au 8 octobre : – 7 %
- Du 9 au 15 octobre : + 124 %
- Du 16 au 22 octobre : + 35 %
- Du 23 au 29 octobre : – 6 %
- Du 30 octobre au 5 novembre : + 12 %
- Du 16 au 12 novembre : + 24 %
- Du 13 au 19 novembre : + 79 %
- Du 22 au 28 novembre : + 35 %
- Du 29 novembre au 5 décembre : + 23 %
- Du 6 au 12 décembre : + 36 %
Comment l’hôpital va-t-il faire face à cette 5e vague ?
« Le pic épidémique n’est pas le pic sanitaire, il y a toujours un délai d’une quinzaine de jours », rappelle Pierre Ricordeau. Aussi, la pression hospitalière devrait se poursuivre au moins jusqu’à début janvier 2022.
« Aujourd’hui, je suis contraint de passer au niveau 4 du Plan blanc, le niveau le plus élevé de la stratégie de l’offre de soin. Ceci implique une mobilisation générale, la reprogrammation des opérations qui peuvent l’être, la mobilisation de l’ensemble des ressources humaines disponibles. » Le directeur de l’ARS fait aussi appel aux bénévoles et aux étudiants.
La vaccination est-elle une protection assez efficace ?
La vaccination limite très fortement le risque de cas graves. La dose de rappel permet de rebooster notre immunité et de garantir le plus haut niveau de protection face au virus. Le vaccin nous protège, mais, même vaccinés, nous devons tous continuer à respecter les gestes barrières partout, pour freiner la circulation du virus autour de nous.
« Il y a parfois incompréhension entre virulence épidémique, hospitalisations et efficacité vaccinale, avoue Pierre Ricordeau. Mais il n’y a aucune contradiction : le vaccin est efficace, il protège très bien des formes graves de la maladie, même s’il y a une perte d’efficacité au bout d’un certain nombre de mois, d’où la campagne de rappel. Les personnes en réanimation sont essentiellement des personnes non vaccinées et qui viennent saturer les services hospitaliers. »
En Occitanie, plus de 10 millions de doses ont déjà été administrées, et le redémarrage dû au rappel est « exceptionnel ». Nous notons des niveaux historiques dans notre région. Mardi, plus de 87.000 injections ont été faites dans la journée, un nombre plus élevé qu’aux meilleurs jours de la vaccination au cours de l’été. 1,5 million de personnes ont déjà bénéficié de la troisième dose de rappel.