Il est connu comme le loup blanc par grand nombre d’entre nous ! Mais Francis Jeanjean n’est pas un homme ordinaire, c’est un homme passionné !
Né à Montpellier en 1949 de parents boulangers, il est quasiment élevé par sa grand-mère dès son plus jeune âge à L’Hospitalet-du-Larzac. Il alterne l’école à Montpellier et week-end et vacances à L’Hospitalet. Nul besoin de dire où il se sent le mieux ! A 14 ans, son père le met tout naturellement aux fourneaux et il deviendra à son tour boulanger, reprenant l’affaire familiale dans la même rue durant 60 ans ! A 60 ans et 1 jour, il remonte sur le plateau pour toujours. Mais alors, me direz-vous, quel rapport avec l’archéologie ?
Nous y voilà ! Dès le plus jeune âge, à peine une douzaine d’années, il se passionne pour l’histoire de nos civilisations et des traces que celles-ci ont pu laisser dans nos contrées.
Avec son vélo, il est persuadé qu’en scrutant, cherchant, fouillant, il trouvera de ces morceaux de vies passées. Il est si passionné qu’Henri Prades, qui a donné son nom au célèbre Musée de Lattes, l’encourage dans sa quête et le forme en l’amenant dans ses expéditions sur de nombreux sites archéologiques tels que le site de Lattes, de Murviel, de Fabrègues… sous le contrôle des directeurs de fouilles de l’époque. Il ira même sur le site de la Graufesenque qui est le plus grand site archéologique de Millau, haut lieu de la céramique sigillée gallo-romaine.
Sa quête est constante et sa curiosité lui apporte une culture et une connaissance quasi parfaite ! Cet homme est une encyclopédie vivante. Vous lui donnez la parole et il vous livre tous les secrets de ses aventures comme s’il y était encore.
En voici une : en 1980, Robert Jannet l’appelle pour signaler qu’il a découvert un site en labourant son champ avec sa charrue et qu’il avait mis au jour cinq tombes. Cette découverte incroyable a déplacé toutes les instances archéologiques départementales et le chantier des fouilles dura 5 ans ! De 1981 à 1986, ce sont en fait 228 tombes qui ont été trouvées comportant de nombreux vestiges tels que des vases (25 vases par tombes… le compte est vite fait : 5.700 vases), des couteaux, des miroirs, des pièces, des bijoux, des ossements bien sûr, etc. ! Il s’agissait en fait de l’une des plus grandes nécropoles du sud de la France de l’époque gallo-romaine.
Francis Jeanjean, soucieux de préserver la notoriété du village, décide alors de créer une association pour pouvoir garder les pièces rares en exposition au sein d’un musée, et surtout avant que ces vestiges ne soient récupérés par les plus grands musées de France. C’est ainsi que la commune décide de lui attribuer les locaux pour contribuer à la réalisation de cet incroyable projet.
Le temps de la recherche est depuis révolu, la DRAC est désormais la seule « autorité » à diriger un chantier de fouilles selon qu’elle le jugera utile ou pas.
L’association Archéologie et Histoire du Larzac se consacre donc désormais au nettoyage, débroussaillage et mise en valeur du petit patrimoine « visible » et toujours sous contrôle et sur autorisation. Elle a ainsi découvert récemment une voie romaine « la voie du Cuns », a restauré un four à chaux, l’église Saint Etienne de Sainte-Eulalie, le Castel de Lapanouse, etc.
Il n’y a qu’un mot à dire : allez au musée archéologique de L’Hospitalet et laissez-vous conter les aventures de notre civilisation par Francis. Vous ne le regretterez pas. Et si le cœur vous en dit, rejoignez les 142 membres de l’association pour d’autres aventures. Merci, Francis, de nous faire partager votre passion avec autant d’humilité !
