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Millau. Des « brebis tondeuses » en ville !

Si vous croisez des brebis dans le parc de la Victoire, vous ne rêvez pas, n’allez pas non plus chez l’ophtalmologue, vous y voyez clair ! Depuis quelques jours, les mères et leurs agneaux se sont installés dans un enclos sous l’aire de jeux et sont chargées de l’entretien d’une partie des lieux.

Elles sont de race rustique et appartiennent au GAEC des Vals à Saint-Germain avec qui la mairie coopère pour mettre peu à peu en place l’écopastoralisme à Millau.

L’écopastoralisme qu’est-ce que c’est ?

C’est une méthode d’entretien des espaces verts naturels sans plantation, par le pâturage des animaux. Ils sont laissés pendant quelques semaines, tant qu’il y a de l’herbe à manger, dans un enclos ou en semi-liberté dans des lieux en périphérie du centre-ville, dans des parcs, des endroits qui garantissent leur bien-être et leur sécurité. La Ville de Millau a fait le choix évident des brebis et tous les jours, des agents municipaux s’assurent de leur bonne santé.

Bertrand Bonnefous donne les derniers conseils aux employés municipaux qui rendront visite aux bêtes. © Millavois.com

L’écopastoralisme présente de nombreux avantages. C’est une technique qui soulage le travail humain dans des zones peu accessibles ou sur de grandes surfaces, c’est un moyen d’entretien écologique, non bruyant et une alternative économique aux méthodes traditionnelles.

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Catherine Jouve, conseillère municipale déléguée à l’environnement y voit également l’opportunité de faire passer un message fort sur le territoire.

Je veux souligner la présence des agriculteurs autour de nous, la ville est très attachée à ses traditions et à l’agropastoralisme. Ce n’est pas une écologie désincarnée, on sait ce qu’on doit aux agriculteurs ! »

Une relation de confiance

Le projet est né sous l’impulsion forte du service espaces verts et naturels de la Ville de Millau. Il était dans les tiroirs depuis quelques années et a pu voir le jour grâce à une coopération entre Bertrand Bonnefous, l’agriculteur (GAEC des Vals) et la Ville. Alfredo Perez, le responsable du service, est ravi de ce qui a été réalisé.

C’est une relation de confiance, nous ne sommes pas dans une relation commerciale, il n’y a aucune contrepartie, Bertrand Bonnefous avait une vraie motivation pour ce projet né d’une tape dans la main, qu’il a bien sûr fallu formaliser ».

L’écopastoralisme s’inscrit dans la gestion différenciée des espaces verts mise en place par le service depuis déjà plusieurs années. Elle consiste à classer les espaces selon leur usage, leur fréquentation pour ensuite adapter l’entretien, la fréquence des passages des équipes et les plantations en tenant compte de ces facteurs et de l’environnement.

Emmanuelle Gazel, maire de Millau a souligné « son attachement à l’identité du territoire et aux projets verts déjà fortement plébiscités lors de la votation citoyenne ».

L’installation de l’enclos au parc de la Victoire par les employés municipaux. © Millavois.com

En ville, ce dispositif est expérimental surtout dans un parc comme le parc de la Victoire. Deux hectares au total sont pour l’instant consacrés à l’écopastoralisme à Millau. C’est une méthode ancestrale qui fait aujourd’hui ses preuves dans d’autres communes que la municipalité devrait pérenniser. Les fèdes des causses pourraient donc rapidement devenir les tondeuses « écolos » de Millau !

© Millavois.com

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