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Millau. La future passerelle est-elle dangereuse ?

À quelques semaines du début des travaux, l’association des Riverains du Tarn et de la Dourbie pointe du doigt la dangerosité de la passerelle prochainement installée entre les quais Sully Chaliès et la Maladrerie.

Si le projet de passerelle fixe et submersible qui reliera les quais Sully Chaliès à la Maladrerie est quasiment finalisé, l’association des Riverains du Tarn et de la Dourbie veut alerter les pouvoirs publics et la population sur son caractère dangereux et sa localisation.

A ce titre, Didier Martinez président de l’association et Didier Compan qui a suivi le dossier depuis le début, ont rencontré la municipalité et adressé un courrier au commissaire enquêteur chargé du dossier. Ils regrettent à quelques semaines du début des travaux « qu’il n’y ait pas eu de description plus précise de l’ouvrage ».

Outre certains aspects plus techniques, les principaux points que l’association pointe du doigt portent sur la hauteur de la passerelle et sa localisation.

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Une passerelle trop haute

C’est la passerelle de Sommières qui a servi de référence et d’exemple à l’étude de celle de Millau. Sur le papier, les deux réalisations semblent parfaitement plates et au ras de l’eau.

La passerelle de Sommières. © Wikipédia

Cependant, au départ des berges du Tarn, celle de Millau sera à presque deux mètres de hauteur et aura une forme incurvée en son centre. Sans garde-corps (nécessairement amovibles en cas d’inondation), les représentants de l’association estiment que « l’ouvrage est dangereux pour les cyclistes et les piétons, notamment les enfants, mais surtout qu’en cas de crue, cela va poser problème ».

Nous aurions préféré une passerelle au ras de l’eau, afin d’éviter un barrage d’embâcles, pouvant gravement endommager l’ouvrage. En cas de crue, nous nous interrogeons les dégâts qu’il pourrait y avoir sur les cinq piles ».

Un pont déjà emporté par les crues

Le deuxième souci majeur concerne l’emplacement choisi pour implanter la passerelle. Elle est à l’endroit exact du départ du « Pont de fer », emporté à plusieurs reprises par des crues comme en 1875.

Du côté de la Maladrerie, le Tarn est profond, les courants sont importants et ont été accentués par la construction du pont du Larzac, leur force est multipliée lors des inondations, il ne faut surtout pas freiner l’eau à cet endroit ! »

Pour l’association, la solution serait de réaliser l’ouvrage au ras de l’eau et de le déporter une centaine de mètres plus bas à l’endroit où le Tarn est plus large.

Le pont de Fer. © DR

Une enquête en cours

Contactée à ce sujet, la municipalité « qui a pris ce dossier en route » s’en remet à l’avis des experts. Bernard Grégoire, conseiller municipal délégué aux travaux et à la voirie explique avoir « reçu et entendu l’association » et « attendre les résultats de l’enquête technique qui est en cours ».

Techniquement, l’élu explique que, sur les conseils des techniciens et des spécialistes, la passerelle a été prévue en forme de « V », au centre pour que les embâcles passent par-dessus en cas de crue et que les gens ne soient pas piégés par l’eau au milieu et qu’ils puissent évacuer d’un côté ou de l’autre.

Nous faisons confiance au bureau d’étude qui a étudié et mesuré l’impact des crues sur l’ouvrage. S’il y a danger, l’enquête le dira et nous aviserons et nous plierons aux recommandations des experts ».

Une démarche citoyenne

Pour l’association, l’histoire a montré que « quand l’eau veut passer quelque part, elle passe, emportant tout sur son passage ».

Notre démarche se veut simplement citoyenne, car nous sommes avant tout des lanceurs d’alerte qui agissons pour le bien de tous, des riveraines et riverains ».

Sauf avis contraire de l’enquête, le chantier devrait débuter au mois d’avril. Didier Martinez et Didier Compan déplorent : « on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas ».

© DR

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