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Variations autour de La Couvertoirade : Cazelles et Capitelles

Tout a été écrit, raconté, exploré autour de la Cité de La Couvertoirade. L’histoire des templiers, des hospitaliers n’a plus de secret pour vous. Vous aimez venir flâner de temps en temps dans les ruelles de la Cité, déguster une glace ou une crêpe au coeur des remparts. Mais savez-vous qu’à quelques mètres de la Cité, des trésors vous attendent? Cachés dans les buis, dans le creux des dolines, ils n’attendent plus que vous pour se révéler. Alors, munissez-vous d’un peu de courage, une bonne paire de chaussures, un peu d’eau et suivez-moi. Je vous emmène hors des sentiers battus, découvrir un patrimoine exceptionnel.

Aujourd’hui, nous partons à la découverte des petites cabanes de berger qui entourent la Couvertoirade. Ici, on les appelle Cazelles (la Caza : la petite maison ou Caselle). Ailleurs, elles se nomment capitelles, gariotes, cadolles ou bories. Ainsi chaque région à un mot bien particulier pour nommer ces petits abris pastoraux.

En partie effondrées ou nouvellement restaurées, elles témoignent de l’ardeur des bergers qui dépierraient les champs pendant que les troupeaux paissaient paisiblement.

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Jusqu’au début du siècle dernier, les petits apprentis pâtres trouvaient patron lors des foires de la Saint Michel (la Loue où on louait ses bras). Pas à pas, le futur berger apprenait son métier: comment mener le troupeau, trier, soigner, agneler, choisir le meilleur pacage pour fumer les terres et surtout trouver le meilleur endroit pour bâtir sa cabane de pierres sèches et y dormir à loisir. Des heures durant, notre pâtre retire les pierres des champs pour en faire des « clapas », ces tas de cailloux qui ponctuent le paysage caussenard et les transforment parfois en abri.

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Cazelle de la Combe del Faou, cabane du Sourd, caselle du Sot de l’Aygues, de Malevielle, de la Font du Renard, des Fées ou caselle aux iIris, leur nom même est une invitation à la marche. Pas moins de dix-sept cabanes sont ainsi répertoriées sur un kilomètre de circonférence autour de La Couvertoirade.

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Vous les trouverez par hasard, au creux d’une doline ou sur le sommet d’un puech, toujours orientées dos au nord et face au sud. Si le hasard ne vous tente pas, vous les retrouverez détaillées dans un petit fascicule édité par l’association des Amis de La Couvertoirade en vente à l’accueil de La Scipione. En suivant les coordonnées GPS, vous tomberez dessus presque à coup sûr.

Des tas de cailloux, quelques enclos de pierres sèches doivent vous alerter. Elle est là, recouverte de genévriers ou enfouie sous les buis. Elle rayonne de poésie pure et ce n’est certainement pas par hasard qu’Alfred de Vigny la choisit pour y abriter son plus bel amour « J’y roulerai pour toi la maison du berger ». Elle est là et vous attend. N’hésitez pas. Entrez et posez vos fesses sur la pierre comme l’ont fait avant vous les petits bergers, les maquisards, les chasseurs de bécasses ou les passeurs de temps. Vous sentez cette odeur de poussière humide, cette odeur de calcaire et de terre mélangés ? Le dos posé contre la paroi, à l’abri de l’averse, du soleil cuisant, de la première neige, portez votre regard sur le lointain et attendez que ça passe. Ça passe toujours. Croyez les pierres. Elles vous le disent : tout passe toujours.

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