Opinion

Millau. « Non ! Les manifestants ne sont pas les ennemis des commerçants »

Suite aux manifestations des 28 novembre et 5 décembre, des journalistes et des politiques semblent vouloir restreindre le droit fondamental de manifester en opposant petits commerçants et manifestants. Nous appelons chaque lecteur, chaque lectrice, à la réflexion.

Par exemple, un article intitulé « Millau : Pour la liberté déconfinée » cible les manifestants et tout particulièrement les Gilets jaunes, puisque la journaliste qui l’a écrit semble regretter leur non-disparition.

Elle reproche aux manifestants d’avoir bloqué la circulation sur le Mandarous samedi 28 novembre. Mais si ce rassemblement n’avait pas été déclaré, la préfecture aurait laissé les véhicules y accéder (rappelez-vous des manifestations du mois de mai 2020, la police laissant les véhicules circuler parmi les manifestants). La procédure imposée par le gouvernement ayant été respectée par les organisateurs, les Gilets jaunes en ont donc fait la déclaration, et la manifestation a été autorisée. Mais, qui a pris cette décision de restriction de circulation ? Le préfet ou les Gilets jaunes ?

Elle regrette, à travers le témoignage d’une passante et ses commentaires, que le jour de la réouverture de certains magasins dits « non essentiels », certains acheteurs n’auraient pu accéder aux quelques commerces ouverts sur la place. Mais qui les a empêchés d’ouvrir depuis le 2 novembre ? Le gouvernement ou les Gilets jaunes ? Ces clients auraient-ils pu se garer sur le Mandarous sans la manifestation ? Est-ce la faute du schéma de stationnement ou des Gilets jaunes ?

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La loi de sécurité globale et ses restrictions liberticides est proposée et débattue pendant la période de confinement. Les responsables sont-ils le gouvernement ou les Gilets jaunes ? Le gouvernement reverrait-il sa copie sans les 235.000 manifestants du 28 novembre et les 105.000 du 5 décembre ?

Lorsque la distorsion de concurrence entre les petits commerçants et les grandes surfaces fut sur la sellette, qui favorisa alors les géants du commerce en ligne ? Le gouvernement ou les Gilets jaunes ?

Doit-on laisser mourir les restaurants, les cafés, les artistes et toutes les PME qui n’ont plus d’activité en raison des interdictions les concernant ? Nous ne l’acceptons pas et manifestons aussi pour eux.

Si de nombreux petits indépendants sont en danger de faillite, c’est par les décisions de confinements, les choix de fermeture, l’appauvrissement de nombreux salariés, le choix économique des concentrations (qui frappent aussi les médias). Mais qui décide, qui soutient ces choix ? Et dénoncer les manifestations de résistance c’est finalement servir qui ?

Nous avons préféré rappeler ces vérités, car nous respectons la liberté d’expression et nous tenons juste à ce que les lecteurs aient accès à la saine confrontation d’idées dans une démocratie.

Sachez que les Gilets jaunes se battront toujours pour aider les plus faibles face à ceux qui détiennent les pouvoirs économique et politique. Et depuis toujours, les Gilets jaunes font partie des défenseurs de la consommation locale et sont soutiens du commerce de proximité.

Le dialogue est ouvert et nous restons à l’écoute.

Camille Durand, Claude Du Dhin Tan, Henri-Jean Rozenzwejg, Joëlle Martin,
parmi les Gilets jaunes du Pays Saint-Affricain

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