Laurence et Robert Bonnemayre viennent de boucler le Tour de la mémoire, soit un peu plus de 2 000 km à vélo à travers l’Hexagone pour faire parler de la maladie d’Alzheimer et des aidants.
Partis le 6 septembre de l’Hôtel de Ville sous un magnifique soleil, ils sont arrivés ce jeudi 22 octobre avec une météo peu clémente, mais qu’importe ! L’aventure est belle et elle a rassemblé les foules autour de leur histoire personnelle dans le seul but de faire parler de cette maladie qui touche en France trois millions de personnes (malades, proches et aidants.).
Accompagnés depuis Séverac le Château par l’association SAVA et quelques cyclistes, c’est sous une escorte bienveillante que l’équipage a passé la ligne d’arrivée symbolique au parc de la Victoire.
Après avoir été chaleureusement accueillis par leurs familles, amis, soutiens institutionnels associatifs et anonymes de ce périple, Laurence Bonnemayre a pris la parole pour parler de cette aventure qu’Emmanuelle Gazel, la maire de Millau a qualifié « d’extraordinaire et de preuve d’amour ».
« J’ai voulu faire cette aventure pour sensibiliser à la maladie d’Alzheimer, mais surtout pour parler des aidants. Sur mon passage j’ai rencontré des gens qui m’ont trouvée formidable, mais, je n’ai rien fait d’exceptionnel, j’ai fait que pédaler ! »
Elle livre quelques expériences et anecdotes de parcours, en vrac comme elles lui viennent, les bonnes et les moins bonnes, comme ces gens qui ne voulaient pas les accueillir au prétexte « qu’une ville ne peut pas recevoir la misère du monde ».
À ces rares mauvais souvenirs, elle préfèrera garder les bons moments, les visites, mais surtout le regard de Robert qui s’est illuminé à Amboise. Parti de la Pagode de Chanteloup avec un cortège de gendarmes et de jeunes cyclistes, « son Robert » comme elle l’appelle très affectueusement, a eu le « regard émerveillé » par ces enfants autour de lui sur ces vélos.
« Là, je me suis dit, tu as fait quelque chose pour lui qui est exceptionnel, c’était plein de bonheur ».
Elle ne racontera pas les 2500 km, mais ils seront bientôt retracés dans un livre sous forme de BD avec des photos et du texte que Laurence écrira.
Les crevaisons sous la pluie, le moteur du vélo qui tombe, la roue qui s’en va, les freins qui lâchent à quelques kilomètres de l’arrivée, ne seront finalement presque que « des détails » que Jean-Marie, Claude et Laurent, « les trois mousquetaires » (qui assurent le côté technique depuis le début du projet) règleront même par téléphone quand ce fut nécessaire.
L’intense et immense émotion qui se dégageait de ce récit a nourri les personnes présentes, chacun a peu à peu pris conscience de l’ampleur de la tâche accomplie. Sur leur passage, c’est un peu comme si Laurence et Robert avaient semé de petites graines. À chacun de s’en emparer pour que, comme l’a rappelé le député Arnaud Viala, « ce périple contribue à faire avancer la prise de conscience sur la maladie, mais aussi sur le rôle des aidants ».
Laurence Bonnemayre remerciera tous ses soutiens présents, mais avouera quand même un peu de fatigue.
« J’ai de bonnes cuisses maintenant je crois que je vais pédaler dans mon lit ! »
