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Millau. Le secteur de l’hôtellerie restauration maintient la pression

Le secteur de l’hôtellerie-restauration fait partie de ceux qui sont les plus impactés par la crise sanitaire actuelle. La plupart des établissements de Millau et des alentours ont fermé leurs portes ou n’ont pas ouvert pour débuter la saison.

Pour le moment, la reprise n’est pas à l’ordre du jour et aucune date n’a été annoncée par l’état. Les bruits de couloir laissent entendre que ce serait pour la première quinzaine du mois de juin, mais rien ne permet de le dire précisément ; cela dépendra en grande partie de la suite du déconfinement du 11 mai prochain.

Les responsables des établissements demeurent très inquiets sur les modalités de réouverture et l’impact qu’auront ces dernières semaines de fermeture sur leur avenir.

Nous en avons virtuellement rencontré quelques-uns qui nous ont donné leur sentiment sur la situation.

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Des aides insuffisantes

À l’heure actuelle, et ce malgré les annonces faites par le gouvernement, ils nous confient que les dispositifs d’aides sont largement insuffisants.

Aujourd’hui, on s’endette pour survivre avec le PGE (Prêt Garanti par l’État) et certains doivent puiser dans leur trésorerie pour payer leurs charges personnelles : c’est de la survie ! Malgré le chômage partiel de nos employés, cela ne suffira pas pour qu’on tienne longtemps. Quand on écoute certains médias nationaux, on a même l’impression qu’on gagne de l’argent sur le dos de nos employés, alors qu’on en perd tous les jours » !

Si tous espèrent ouvrir le plus tôt possible, ils n’en demeurent pas moins réalistes sur la situation et ont donc décidé de s’organiser pour faire face ensemble.

L’union fait la force

À l’initiative de quelques-uns, les bars, cafés, hôtels et restaurants de Millau et des alentours se sont rassemblés dans un groupe qui compte aujourd’hui plus de 50 établissements. Ils espèrent ainsi peser plus lourd et se faire entendre plus fort.

Localement, ils ont déjà rencontré des acteurs politiques comme Emmanuelle Gazel, Christophe Saint-Pierre, Philippe Ramondenc et Arnaud Viala. La municipalité leur a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne prélèverait pas la taxe sur les terrasses pendant toute la durée du confinement.

Yannick Chopin, le référent Sud-Aveyronnais et responsable des saisonniers à l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) invite tous les établissements à les rejoindre et explique leurs motivations.

Ce groupe est ouvert à tous, syndiqués ou pas et a pour but de rompre l’isolement du confinement pour échanger entre nous en croisant nos expériences. Nous donnons les informations obtenues par les syndicats, mais surtout nous faisons remonter la réalité du terrain pour que les bonnes décisions soient prises au plus haut niveau. Nous croyons beaucoup au couple maire préfet et pensons qu’il faut travailler sur une réouverture par département : on ne travaille de la même manière et avec les mêmes contraintes ici à Millau qu’en plein cœur de Paris ou de Lyon ! ».

L’important selon eux c’est que la réouverture soit faite en menant les bonnes réflexions.

« Il faut qu’on puisse être rentables dès qu’on ouvrira, si on ne gagne que 30 ou 40 % de notre chiffre d’affaires et qu’on travaille à perte, l’an prochain c’est le dépôt de bilan assuré et la mise au chômage de nos employés : il faut absolument éviter ça » !

L’une de leurs plus grandes craintes également serait « d’être soumis à une réglementation sanitaire qu’ils ne pourraient pas appliquer et d’être prévenus au dernier moment de nouvelles normes », comme nous l’explique Didier Loubat le patron du restaurant Côté Marché.

« Il va falloir être vigilant sur les décisions qui seront prises, il faudra tester, mais je veux rester positif, il faut tenir, j’espère que finalement, nous aurons de bonnes surprises ».

Et positifs, ils le sont nos restaurateurs et hôteliers locaux. C’est à l’unisson qu’ils concluent cet entretien.

Nous voulons ouvrir nos établissements, nous ne voulons pas vivre sous perfusion de l’état. Nous mettrons tout en œuvre pour travailler dans de bonnes conditions et assurer la sécurité de nos clients et de nos employés ».

Mais ce qu’ils espèrent tous au fond d’eux, c’est de retrouver rapidement cette ambiance conviviale et chaleureuse des jours heureux, ce fameux « esprit du zinc » à consommer bientôt sans modération !

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