La situation actuelle, sanitaire et sociale, dépasse et de loin les seuls « problèmes » du secteur culturel et artistique, du seul droit des intermittents et même du seul droit des salariés en général.
Les professionnels de ce secteur, qu’ils soient salariés ou employeurs, voient arriver à grande vitesse de nouvelles réformes qui risquent d’anéantir les droits fondamentaux de tous les citoyens et notamment des plus précaires, bien au-delà du secteur culturel.
Par conséquent, nous avons, dès le début du confinement, compris l’enjeu afin de se protéger les uns les autres. Nous l’avons fait volontiers et continuerons tant qu’il le faudra avec intérêt et bienveillance.
Mais, plus les jours avancent, plus nous comprenons qu’à la crise sanitaire se rajoute une autre crise. Ce confinement met en exergue ce que nous ne voulions pas voir ou plus voir : La France des inégalités, la France des injustices, la France des citoyens de seconde zone, la France des violences policières, la France écocide, la France des puissants face au peuple, la France….
Nous, Collectif des Intermittents de l’Aveyron, un des composants du mouvement social et environnemental, Dénonçons que, le système capitaliste, par ses banques et ses multinationales, avec les gouvernements à son service, tente de mettre en place une dégradation supplémentaire des droits sociaux, des politiques de sauvegarde de l’environnement, des libertés publiques et de soutien à la vie culturelle.
Dénonçons la gestion de la crise sanitaire actuelle qui repose sur le fait de la disparition programmée et opérée ces dernières années des capacités de l’hôpital public. Nous dénonçons également les contradictions et les mensonges répétés.
Dénonçons les politiques libérales qui favorisent la montée des intégrismes qu’ils soient religieux, idéologiques ou financiers, et qui vont à l’encontre du sens du partage et de la solidarité.
Dénonçons toutes les formes de contrôles de masse de la population, de toutes les tentatives de répression physique et violente au nom de la santé publique avec les dérapages, excès et bavures qui commencent à se répandre.
Nous, acteur du mouvement social, appelant à la convergence, déclarons
- Que la conquête et la défense de nos droits sociaux pour une société plus juste et solidaire est primordiale,
- Que l’éducation et la culture doivent favoriser l’émancipation de chaque individu et l’acceptation d’autrui, le développement de l’esprit critique et une meilleure compréhension de ce qui nous entoure,
- Que chaque citoyen doit disposer de droits inconditionnels attachés à la personne en matière de revenus
- Qu’un toit pour ce loger décemment est un droit pour toutes et tous
- Que la libre circulation des personnes, quelles que soient leurs origines, est un droit fondamental
- Que tous ces progrès sociaux sont une arme face à toutes les montées des intégrismes
- Qu’un revenu minimum permettant à tous l’accès au logement, à la nourriture, à la santé et à l’éducation, soit détaché de l’emploi et garantit à tous
- Qu’une alimentation saine et de qualité devrait pouvoir être accessible à toutes et tous,
- Que l’expression de la contestation soit légitime et libre. Sa répression s’attaque par là même aux droits fondamentaux et constitutionnels, comme le droit de manifester, de s’exprimer, de s’indigner, de s’organiser.
De tout cela, nous concluons à la nécessité absolue de converger ensemble pour de véritables politiques qui transforment radicalement nos modes de fonctionnements en collectivité et qui prend en compte notre environnement.
Donnons la priorité à une véritable démocratie, à l’humain et à notre environnement !
Nous appelons donc toutes les forces progressistes, tous les citoyennes et citoyens, tous les indigné. e. s, tous les révoltés, tous celles et ceux qui veulent un autre lendemain à se retrouver dès maintenant et dès que possible dans la rue !
Osons vivre, se lever, se rencontrer, échanger, se comprendre, s’accepter dans un esprit non pas de liberté, d’égalité et de fraternité, mais plutôt de liberté, d’équité et de solidarité !
Préparons à nouveau les « jours heureux », Rassemblons-nous et continuons ensemble !
Le Collectif des Intermittents de l’Aveyron (CIA)
