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Millau. Le « dernier bastion » des gilets jaunes en Aveyron va tomber

L’ultimatum avait été fixé par les forces de l’ordre. A 18 h, « la police ou la gendarmerie » devait déloger les gilets jaunes millavois de leur QG de Saint-Germain. Finalement, à l’heure dite, personne ne s’est présenté, mais la petite centaine de gilets jaunes et sympathisants qui s’étaient donné rendez-vous sur les lieux pour protester a bien conscience que ce n’est qu’une question d’heures…

« On veut préserver ce lieu, symbole du dernier bastion des gilets jaunes en Aveyron, affirme Manuel  Domingues, un des coordinateurs. Il y a une histoire dans cet abri, du vécu depuis le début du mouvement le 17 novembre. Ils veulent détruire cette âme, et nous, on n’est pas tout à fait d’accord ».

Même si les gilets jaunes ne se font pas d’illusions et savent qu’ils vont devoir quitter les lieux, pas question pour eux d’abandonner leur combat. « On va essayer de voir avec la mairie pour trouver une salle, un lieu qui pourrait être mis à notre disposition pour accueillir nos assemblées générales, et déterminer les actions à mettre en place. Parce qu’on fera toujours des actions, des blocages différents, pour continuer à occuper le terrain et que l’on parle de nous et de nos revendications ».

On aura toujours les mêmes idées, on aura toujours la même volonté, et si les gendarmes viennent, ça ne changera rien. »

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Le député Arnaud Viala aurait pris contact avec eux dans l’après-midi. « Il se dit ouvert à toute proposition, assure Manuel  Domingues. Il nous demande de faire un bilan de nos actions et de nos revendications, et il nous a dit qu’il les ferait remonter ».

« On est super sympas avec nos salariés… »

« Ce que l’on veut, c’est une véritable démocratie », déclare Manuel  Domingues, en rappelant que « plus de 70 % des gens sont favorables à nos idées ». « Et le discours du gouvernement est abject, il manipule les médias en essayant de faire croire que notre mouvement s’essouffle. L’info de BFM, c’est de l’enfumage total. Ce manque de respect de la liberté d’expression, ce n’est pas du journalisme. »

« Ils nous font passer pour des dangereux anarchistes, mais tout ce que l’on veut, c’est sauver la France. Un pays qui est gouverné par un banquier qui lui veut sauver ses copains oligarques. Dans les mesures qu’il a annoncées, rien contre la finance, rien contre les lobbies… Nous vivons dans une dictature financière, plus dans une démocratie. Regardez, les 40 milliards du CICE, ça ferait du bien au budget de l’Education nationale non ? »

En rappelant les revendications des gilets jaunes (RIC, abrogation de la loi de Loi 1973 – Rothschild, vraie lutte contre la fraude fiscale…), Manuel  Domingues affirme que « le peuple se rend compte qu’on est gouverné par des gens incompétents. Ils ont recréé le même système de monarques et de privilèges d’avant 1789. Il faut rappeler au gouvernement qu’ils sont nos salariés. Et je trouve qu’on est super sympas avec nos salariés… »

De nouvelles actions samedi

Qu’ils soient basés à Saint-Germain ou ailleurs, les gilets jaunes n’entendent pas en rester là. Aussi, le blocage samedi matin de la zone commerciale du Cap du Crès à Millau a été voté en assemblée générale. « Nous serons à trois jours de Noël, il y a de fortes chances pour qu’on se fasse déloger », préviennent les gilets jaunes, en se promettant de réfléchir à des actions de rechange lors de l’AG de mercredi…

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