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Libération de Millau : Les commémorations ont débuté

74 ans après, l’émotion est toujours là. Ce samedi 18 août a marqué le début des commémorations de la Libération de Millau. Une journée du souvenir qui aura débuté à 8h30 devant la plaque de l’avenue Alfred-Merle.

Les commémorations ont débuté à 8h30 devant la plaque de l’avenue Alfred-Merle.

Là, le premier adjoint Claude Assier et une poignée d’anciens combattants ont rendu hommage à ce grand résistant. Directeur de la Ganterie Buscarlet, engagé volontaire dans l’artillerie, il termine la première guerre mondiale avec le grade de lieutenant, la Croix de Guerre et la Légion d’Honneur. En juin 1940, Alfred Merle se prononce publiquement contre Pétain et pour De Gaulle. Il entre dans la résistance début 1941.

En 1942, il est condamné par le préfet de l’Aveyron à un mois de résidence surveillée à Villefranche. Il devient chef du mouvement « Combat » pour le Sud-Aveyron. En 1943, il est condamné, avec son gendre Jean Carrière, à 12.000 francs d’amende pour détention en vue de distribution de tracts d’inspiration étrangère ». Ce jugement sera annulé après la Libération.

Gaulliste et résistant de la première heure, Alfred Merle s’est engagé très vite dans l’action : renseignements, diffusion des tracts, camouflage et ravitaillement des réfractaires au S.T.O., aide aux prisonniers et à leurs familles… C’est lui qui amène Léon Freychet, directeur des Caves de Roquefort, à prendre la responsabilité de l’Armée Secrète Aveyron-Lozère.

Le 6 février 1944, il est arrêté par la Gestapo chez lui, à Millau. Elle le transfère à Rodez pour l’interroger et le soumettre à la torture. Le 11 février, Alfred Merle meurt étranglé dans sa prison, à l’âge de 59 ans. Ses seules paroles sous la torture : « Je suis Français, je ne parlerai pas. »

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Beaucoup de monde au Mémorial du Lévézou

Après un dépôt de gerbes rue du Champ du Prieur, place des Martyrs de la Résistance, au Pont Lerouge, au Monna et en haut du Crès, la petite délégation s’est rendu au Mémorial du Lévézou, sur la D911 à Saint-Léons, le long de la route en bordure des Pins de Vinhac.

Avec beaucoup de gravité, Bernard Maury a dirigé la cérémonie du Mémorial du Lévézou en rappelant notamment les faits tragiques qui se sont déroulés le 19 août 1944.

Le 19 août 1944, à la ferme d’Argols (située à 1 km environ du Mémorial, de l’autre côté de la D911), quatorze travailleurs agricoles sont affairés à dépiquer. A l’approche d’un groupe de soldats ennemis, cinq agriculteurs s’enfuient.

Les neuf autres, restés près de la batteuse, sont arrêtés et amenés sur une aire de battage où ils sont lâchement fusillés.

Ce matin, il y avait beaucoup de monde à la cérémonie du Mémorial du Lévézou.
Dépôt de gerbes par Arnaud Viala, député de l’Aveyron, et Patrick Bernié, sous-préfet de l’arrondissement de Millau.

La suite des commémorations

Mercredi 22 août à 10h30, une cérémonie officielle aura lieu au Monument de la Pezade, où, le 22 août 1944, vingt-trois maquisards du maquis saint-affricain Paul Clé étaient tombés sous les balles allemandes.

A 19h45 ce même jour, une cérémonie du souvenir se déroulera devant la stèle de la Résistance au Parc de la Victoire, avec la participation de l’Elan Millavois et de l’Harmonie du Sud-Aveyron.

« Souvenons-nous, n’oublions jamais, a déclaré Patrick Bernié. Souvenons nous de ceux qui ont su dire non, non à la barbarie, non à l’ignominieuse domination de l’idéologie nazie, ceux qui ont su dire oui à la liberté, à la liberté qui va au-delà de sa propre personne, ceux qui ont su dire oui à un idéal qui est ancré profondément dans nos racines : l’idéal de liberté, l’idéal d’égalité, l’idéal de fraternité, tout ce qui fait la fierté de notre nation ».
Des gerbes ont été déposées par les personnalités présentes, au pied de chaque stèle du mémorial.
Un moment plus décontracté, après les cérémonies, à la salle Jean-Henri Fabre de Saint-Léons. Muriel Flores (au centre), directrice de l’école élémentaire Anatole France de Narbonne, a été décorée des Palmes Académiques. Elle a été épinglée par… son papa, Bernard Maury. A droite, Luzia Maury, sa maman.

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