La Baume ou Grotte Bergerie de Jarnac ne tire pas son nom du célèbre coup, mais de la ferme située au-dessus, à 1000 mètres au Nord Est. Elle s’ouvre dans un petit ravin descendant du versant nord de la vallée du Cernon entre Saint-Georges-de-Luzençon (à 3 km au Sud Est) et Saint-Rome-de-Cernon. Le sentier pour s’y rendre n’est pas nettement marqué, on retrouve parmi la végétation environnante du thym serpolet.
A l’origine, la baume de Jarnac était une vaste salle naturelle occupée dès l’âge du cuivre et du Bronze final (prospection de R. Rouquet et A. Vernhet en 1976). On y a retrouvé des céramiques datables du Bronze final II (décor composé d’arcs de cercle gravés, disposés en une double guirlande sur le pourtour à l’intérieur de la panse, d’après Revue archéologique de Narbonnaise, tome 18, 1985). Ce mobilier repose au musée de Millau.
Pour des raisons de commodité et sans doute aussi de sécurité contre les prédateurs, le fermier a aménagé cette salle, en murant l’entrée, afin d’y mettre son troupeau de brebis à l’abri. Avec le temps, l’entrée naturelle ayant cédé sous un effondrement du plafond, on l’a voûté artificiellement sur 4 mètres de longueur pour dégager plus d’espace et répartir la façade. On voit encore au sol les fondations du mur d’origine.
Alain Bouviala, à qui je dois la découverte de cette grotte bergerie, lors d’une visite le 19 avril 2015, m’a fait remarquer que les hautes et minces ouvertures à l’entrée s’apparentent à des archères. Ces deux ouvertures mesurent 0,80 m x 0,10 m et permettent l’aération de la Baume.
La porte d’entrée mesure quant à elle 1,55 m x 0,85 m. Le développement de la grotte est de 20 mètres. Visiblement elle a servi durant toutes les époques comme refuge aux hommes puis aux bêtes. Dans ce petit ravin, au milieu des arbres, c’était un lieu sûr et sécurisé, suffisamment caché et profond pour accueillir tout le troupeau du propriétaire.