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Millau. Le stationnement sur les quais Sully Chaliès devient payant pour certains riverains

Le sujet du stationnement sur les quais Sully Chaliès pourrait presque s’appeler l’Arlésienne des quais, tant il n’en finit pas d’alimenter et d’électriser le débat depuis de nombreuses années. Stationnement toléré, privé, public, payant, gratuit, les violons ne s’accordent pas si facilement au bord du Tarn. Il semblerait pourtant que la question ait été tranchée lors du dernier conseil municipal, mais qu’elle ne concerne que certains riverains.

Après une première délibération fin 2023 qui mettait à disposition l’espace public pour tous les riverains concernés, soit 42 places de parking,  puis son annulation par recours gracieux de la représentante de l’État, la délibération 32 votée lors du dernier conseil municipal pourrait mettre un terme à des années de tergiversation et même à de nombreux conflits liés à ces places de stationnement. C’est ce qui semble en tout cas se profiler à l’issue du dernier conseil municipal qui a acté la mise en place de dispositions particulières pour le stationnement des riverains sur les quais Sully Chaliès.

Pour bénéficier d’une place de stationnement devant chez eux, les habitants concernés devront toutefois « produire le titre de propriété rattaché à l’immeuble voisin du stationnement comportant la mention de droits ancestraux d’usage du domaine public » et désormais s’acquitter d’une taxe annuelle de stationnement de 96 € qui sera limitée dans un premier temps à trois ans, et dans la limite d’un emplacement par foyer.

 

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L’élue de l’opposition Karine Haumaitre dénonçait dans la délibération du mois de décembre dernier « un caractère plus qu’approximatif et discutable, qui correspondait à un arrangement pseudo associatif peu égalitaire pour l’ensemble des riverains ». « Aujourd’hui, on rentre dans un cadre juridique soumis à temporalité et à tarification. En revanche, il me semble que c’est encore soumis à condition, donc encore une fois tous les riverains n’ont pas accès de manière égalitaire à cet espace et à un tarif plutôt avantageux pour certains » interpelle l’élue qui insiste sur une « délibération obscure qui ne met pas tous les riverains sur un même pied d’égalité ».

Répondre à une promesse

Sur le sujet, l’édile a répondu qu’elle était face à « une situation difficile et problématique depuis très longtemps ». « Mon rôle en tant que maire est d’apaiser ces tensions, si les solutions étaient faciles et claires, tous les maires qui m’ont précédée les auraient mises en œuvre. Nous sommes dans l’obligation à la fois de répondre à une promesse, et de régler les conflits », a déclaré Emmanuelle Gazel qui souhaite « respecter l’engagement qui a été pris par monsieur Saint-Pierre en 2018 ».

En effet, dans le cadre des travaux des quais, ce dernier avait adressé un courrier aux riverains dans lequel il indiquait que « le statut et l’évolution juridique du parking public étaient à l’étude des services municipaux afin de le mettre à disposition des riverains et d’envisager la mise en place de barrière à l’intersection de la traverse de la mégisserie et de la rue du pont de fer pour les ayants droit ». Pour certains, ce n’est pas tout à fait une promesse, mais c’était déjà une piste qui semblait se dessiner pour résoudre l’équation des quais.

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, mais aucune solution légale et durable n’a jusqu’ici été trouvée. Aujourd’hui, pour la municipalité pas question de « déclasser cette parcelle », mais bien de « la laisser dans le domaine public ». La maire veut « entendre les droits de Graves, Gravettes, Gravesols, qui sont revendiqués depuis des décennies ». Elle précise que « pour les personnes qui n’auraient pas ces droits sur leurs actes, mais qui pourraient y prétendre, c’est à eux d’aller chez leurs notaires et de le faire rajouter s’ils étaient bénéficiaires ».

« Il me semble que la proposition qu’on fait aujourd’hui correspond aux desiderata du contrôle de légalité, et remplit les deux autres objectifs évoqués, l’apaisement des tensions dans le quartier et la promesse faite précédemment, dans un format acceptable par rapport aux autres stationnements de la Ville », a conclut la maire de Millau. 

L’histoire dira si cette séance a sonné la fin de l’interminable sujet des quais, en tout cas, il pourrait être mis en sommeil au moins pour trois ans avec ces dernières disposition qui pourraient entrer en vigueur dans les prochaines semaines.

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