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Millau. Le collectif « Pour un cessez-le-feu à Gaza » s’invite en conseil municipal

Depuis 26 semaines, le collectif « Pour un cessez-le-feu à Gaza » se rassemble tous les samedis en centre-ville pour « demander un cessez-le-feu immédiat et le respect du droit international à Gaza et en Cisjordanie ».

Après de multiples actions, ce mercredi 10 avril à 18h30, ses membres ont décidé de s’inviter en conseil municipal pour lire une lettre ouverte à Emmanuelle Gazel, la maire de Millau et lui demander « d’accrocher un drapeau palestinien au balcon de la mairie ».

Emmanuelle Gazel, maire de Millau, a expliqué que lors du conseil de ce soir, elle demanderait aux élus de prendre une deuxième motion et de la transmettre aux parlementaires afin qu’elle arrive au plus haut des instances de l’État en admettant toutefois n’être « qu’une goutte d’eau dans l’océan », mais souhaitant « faire sa part ».

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Concernant la demande du collectif, Emmanuelle Gazel a fait valoir le devoir de neutralité des Villes en précisant qu’une commune avait tenté de mettre le drapeau palestinien sur sa façade, mais que les services de l’État l’avaient rappelée à l’ordre. « La position nationale est claire dans ces cas, nos bâtiments publics doivent rester neutres en ne pas porter d’action militante ».

La lettre

« Madame la maire, mesdames, messieurs les conseillers,

Nous avions pris connaissance de la motion de votre conseil municipal du 9 novembre en réponse à la lettre ouverte du 3 novembre dernier. Nous vous demandions d’appeler le gouvernement français à exiger un cessez-le-feu, à œuvrer pour l’arrivée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, à œuvrer pour la libération de tous les otages civils, israéliens et palestiniens, à exiger la levée du blocus de Gaza, à exiger le respect du droit international et à œuvrer à une solution politique à ce conflit colonial.

Nous actons que le Conseil municipal semble soutenir l’ensemble de ces demandes, nous souhaiterions savoir quelles réponses le gouvernement vous a fait parvenir ?

Vous êtes préoccupés par les actes antisémites qui ne concernent pas du tout Millau. Si c’était le cas, nous les combattrions, comme tout acte raciste. Nous réfutons l’équation antisionisme = antisémitisme, injurieuse pour les Juifs. Nous avons invité deux des trois auteures du livre « Antisionisme, une histoire juive » faisant partie de l’Union juive française pour la paix qui ont repris les textes fondamentaux montrant que les Juifs étaient majoritairement antisionistes avant l’holocauste.

Nous sommes plusieurs à être allés rencontrer les Palestiniens depuis plus de 30 ans. Pascal André, médecin urgentiste à Rodez, vient de passer quinze jours à l’hôpital européen de Gaza. Nous aimerions vous dire que les Palestiniens de Gaza comme de Cisjordanie ne sont pas animés par la haine vis-à-vis des Israéliens, ils réclament la justice et veulent vivre en paix.

La situation s’est particulièrement aggravée depuis votre communiqué. L’UNWRA fait état au 27 mars de plus de 32 470 tués, dont plus de 13 642 enfants et 10 200 femmes, de 74 889 blessés, plus de 12 000 disparus, de 75% de personnes déplacées, de la démolition de la plupart des infrastructures dont les hôpitaux, d’une famine organisée puisque les camions sont bloqués à Rafah.

Nous assistons à un génocide à la vue du monde entier, personne ne pourra dire : « nous ne savions pas ».

Le collectif Pour un Cessez-le-feu à Gaza invite les Millavois tous les samedis à 15h place de la Capelle pour dire « NON ». (…) Vous avez manifesté votre solidarité avec le peuple ukrainien lors de l’invasion par la Russie. Nous avons également dénoncé cette agression, car nous nous opposons à tous les impérialismes et colonialismes et nous défendons le droit à l’autodétermination de tous les peuples de la Terre, comme stipulé dans la charte des Nations unies. D’ailleurs nous faisons nôtre la lettre du 2 novembre dernier, signée par plusieurs centaines de personnes issues de la société ukrainienne qui se termine par ces mots : nous avons vu le monde s’unir dans la solidarité pour le peuple ukrainien et nous appelons tout le monde à faire de même pour le peuple palestinien ».

Notre collectif aimerait se sentir soutenu par l’équipe municipale. C’est pourquoi nous vous demandons un geste de solidarité simple et visible : faire flotter le drapeau palestinien au fronton de la mairie comme cela a été le cas pour l’Ukraine. »

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