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Julien Henchir crée « L’école des artisans » à Millau : 150 postes à pourvoir et à former

Julien Henchir, fondateur de l’atelier de Julien et dirigeant de Bleu de Chauffe a de la suite dans les idées. En archétype même de l’entrepreneur entreprenant, il est bien décidé à créer les solutions pour résoudre les problèmes auxquels il est confronté.

C’est dans ce local de la MDE que « L’école des artisans » verra le jour (DR)

Son problème à lui comme à ses collègues du Pôle Cuir : la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. En maroquinerie : personne. En ganterie : personne. En couture et cuir : personne. Alors que les besoins sur le territoire sont de 150 emplois, dont 120 sur Millau pour les 4 prochaines années. Édifiant !

Il a donc décidé de créer un organisme de formation et de lancer lui-même les formations dont son entreprise et toutes celles du Pôle Cuir avaient le plus besoin. Une première pierre jetée dans la marre, histoire, il l’espère, de faire des émules.

« On a commandé les machines, elles arrivent en juin, explique Julien Henchir.  On ouvre une première session en septembre 2024. On va former en 12 semaines 8 à 12 personnes employables de suite, opérationnelles en entreprise, au travers d’un titre professionnel de piqueur-préparateur en maroquinerie. »

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Julien Henchir et Séverine Peyretout (DR)

Faire pour savoir-faire

La formation est ouverte à tous publics. « Il faut être adulte, et surtout avoir envie de travailler. Pas de compétence technique attendue », explique le fondateur. Les postes de travail ont été adaptés, le choix des machines a été fait pour être le même que celui des entreprises pour une meilleure adaptation.

Chaque semaine, les apprenants auront une pièce à réaliser, en commençant par un porte-monnaie. On leur fera faire du prototypage et du poinçonnage, on visitera une tannerie pour leur culture professionnelle et plusieurs intervenants de métiers différents du cuir viendront présenter les spécificités de leur métier. L’occasion aussi de créer un premier professionnel.

« On veut faire du pratique, assure l’entrepreneur. Pour savoir coudre, il faut apprendre à coudre. Et pour apprendre à coudre, il faut coudre. Il n’y a pas de secret, il faut faire pour savoir-faire. Nous leur ferons donc produire de mini-séries de pièces. »

Deux sessions par an sont envisagées avec pour objectif que la formation soit reconnue et qualifiante. Deux formatrices professionnelles issues des ateliers de Julien Henchir seront mises à disposition pour les cycles de formation. Elles sont elles-mêmes formées, qualifiées et ont 8 ans d’expérience. « Sur les formations professionnelles, le taux d’entrée en poste est de seulement 40% des personnes entrées en formation. Nous on va chercher 75%. On veut former 25 à 30 personnes chaque année pour toutes les entreprises du Pôle Cuir, voire d’autres. »

DR

Un projet aidé

L’opération bénéficie d’un soutien appuyé de la Région Occitanie. Emmanuelle Gazel était donc là pour la conférence de lancement, mardi 26 mars. L’organisme bénéficiera du dispositif Innnov’Emploi Expérimentation, d’un accompagnement budgétaire de 64.000 € plus des fonds économiques pour l’achat de matériels et pourra notamment de réajuster les contenus de formation en fonction des besoins en vue d’une future reconnaissance au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

Le projet bénéficie d’un « pack des collectivités Région-ComCom »

Julien Henchir l’avoue : « on voit qu’il y a une dynamique Com-com / Région qui va bien, donc on y va à fond. On est suivis, c’est tant mieux pour tout le monde. »

De son côté, Emmanuelle Gazel lui rend la politesse, mais pas que par politesse : « On est en confiance avec Julien que l’on connaît bien à la Région avec Bleu de Chauffe. On connaît la qualité de leur travail, on a des habitudes de fonctionnement. C’est une entreprise engagée, qui innove, se développe, cherche l’économie circulaire et symbolise le fabriqué en France. »

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Côté Millau Grands Causses, Séverine Peyretout se félicite elle aussi de cette initiative qui occupera un local réaménagé en industriel, équipé, accessible en transports en commun et accessible aux personnes à mobilité réduite. « Il est nécessaire de déployer des formations les plus en lien possible avec les besoins du bassin d’emploi », explique la conseillère déléguée à l’enseignement supérieur et l’innovation avant de souligner « l’intérêt d’installer la formation au sein de la Maison des Entreprises de Millau Grands Causses pour créer des liens, des synergies et des futures collaborations avec d’autres entreprises de la MDE. »

Avant de conclure, Emmanuelle Gazel a tenu à « vivement remercier » Véronique Martin Saint Léon, sous-préfète de l’arrondissement de Millau, pour son intervention personnelle sur ce dossier en facilitant grandement l’obtention de l’agrément de formation permettant donc l’ouverture de l’organisme.

Désormais, il n’y a plus qu’à trouver les candidats. Et ça sera possible dès aujourd’hui à l’occasion du salon TAF au Parc de la victoire de Millau.

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