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La Sous-préfète de l’arrondissement de Millau dresse le bilan de sa première année

Il y a un an jour pour jour, le 13 février 2023, Véronique Martin Saint Léon prenait ses fonctions de sous-préfète de l’arrondissement de Millau. À la faveur d’une conférence de presse, elle a souhaité revenir sur une première année « dense et variée », marquée par la proximité avec les élus et les citoyens d’un territoire accueillant.

Une proximité que la sous-préfète a voulue dès le départ avec la ferme intention de rouvrir la sous-préfecture aux citoyens, un acte qui lui « tenait à cœur », « en phase » avec sa conception du rôle de sous-préfet. Cette volonté s’est concrétisée en décembre dernier avec l’installation de la Maison France Service, une collaboration départementale réussie avec l’association Familles Rurales et dont la fréquentation est s’il en fallait une, une preuve de sa nécessité.

En un an, Véronique Martin Saint Léon a déjà parcouru une large partie du territoire à la rencontre des élus des 110 communes de l’arrondissement. D’Agen d’Aveyron au Dourdou et de la vallée du Tarn aux plateaux environnants, la sous-préfète s’est déjà rendu dans plus de 80 % des villes et villages. Lors de chacun de ses déplacements, elle souligne « un accueil très chaleureux des élus très dévoués et très impliqués dans leurs tâches, et des concitoyens et des représentants des associations, souvent présents ».

L’État accompagnateur

« Je pense que le rôle d’un sous-préfet, c’est d’être sur le terrain, à l’écoute, proche des élus, pour résoudre les problèmes avec bon sens, celui propre à ma vision des choses, mais aussi avec le bon sens bien aveyronnais, le biais », plaisante la sous-préfète en soulignant la nécessité de se positionner comme « partenaire et accompagnateur sur l’ensemble des politiques publiques à mettre en place sur le territoire ».

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Quelle que soit les communes, chacune avec ses particularités, sa situation, sa population, ses contraintes, son histoire, Véronique Martin Saint Léon explique l’intérêt de « comprendre les préoccupations, de les aider à résoudre leurs problèmes et de vulgariser nos politiques publiques, un accompagnement qui est un réel besoin ». Une mission d’autant plus importante en plein déploiement de la Dotation d’Équipement des Territoires Ruraux (DETR) et de l’ensemble des dispositifs de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT). « Nous sommes souvent l’État du dernier kilomètre, il est extrêmement important d’accompagner, que chacun ait une bonne connaissance des différents dispositifs pour identifier les aides », explique la représentante de l’État, dans un contexte où « les priorités sont très liées à l’évolution des problématiques climatiques et énergétiques ».

En 2023, ce sont environ 5 M€ d’aides directes de l’État qui ont été injectés dans l’arrondissement millavois. Fonds vert, Action Cœur de ville, Petites villes de demain, Villages d’avenir… En 2024, l’enveloppe pour ces dispositifs, même si elle n’est pas encore connue, devrait selon elle, « être au moins la même ».

L’accompagnement des représentants du peuple passe aussi par un soutien sans faille de l’État face aux agressions en tout genre dont peuvent être victimes les élus. « Les agressions verbales peuvent être assez fortes, je suis surprise de l’intensité de certaines violences à l’encontre de certains élus, notamment sur les réseaux sociaux », se désole la sous-préfète en insistant sur les dispositifs d’accompagnement, de plaintes et de soutien psychologiques existants.

Des missions départementales

Véronique Martin Saint Léon est aussi chargée de la mise en place de la prévention des feux de forêt dans tout le département. Elle s’inscrit dans une stratégie nationale et porte sur trois grands axes, la culture de la prévention, la détection et l’intervention. Localement, elle est déployée et renforcée grâce à plusieurs actions du SDIS, des équipes ONF, des services de police et de gendarmerie et de bénévoles sur le terrain : l’information, des réunions publiques, la pérennisation des patrouilles citoyennes, les obligations de débroussailler dans 91 communes, les interdictions mises en place pendant la période à risque, la cartographie en temps réel de la météo des forêts…

La sous-préfète de l’arrondissement de Millau est également référente départementale énergies renouvelables, une mission qui « passe par l’accompagnement de tous à plus de sobriété et à l’identification par les communes des zones d’accélération de production d’énergie renouvelable pour faire remonter des données et ainsi définir des objectifs nationaux pour atteindre en 2050 la neutralité carbone ». Pour ce faire, une réflexion départementale a été engagée par le Préfet, dans laquelle l’État est partenaire. Après la création d’un Comité départemental énergie renouvelable, des groupes de travail sont déjà à pied d’œuvre pour établir une doctrine départementale la plus consensuelle qui soit sur les trois grandes filières, l’éolien, l’hydraulique et le photovoltaïque. Parmi eux des élus, des techniciens, des professionnels, mais aussi des représentants de collectifs clairement opposés au déploiement de l’éolien en Aveyron qui ont fait entendre leur colère et leurs arguments à plusieurs reprises.

Autre sujet départemental, celui du loup sur lequel elle a souhaité « être assez présente ». « Ces attaques ont un impact sur les troupeaux, un impact financier et un impact psychologique auquel je suis très sensible », précise Véronique Martin Saint Léon qui s’est rendue à plusieurs reprises sur les causses.

En 2023, le département enregistrait pas loin de 160 attaques mortelles de brebis qui incomberaient au prédateur, dont une grande partie impactait le sud Aveyron. Une brigade loup était alors déployée sur le territoire et l’intervention régulière et très assidue des louvetiers permettaient il y a quelque temps de « prélever » un animal.

« Je veillerai à ce que le travail des louvetiers soit valorisé, et à ce qu’on les accompagne dans leur mission. On a conscience de leurs difficultés, surtout de leur engagement, et du travail admirable qu’ils font, c’est quand même du bénévolat », précise-t-elle « admirative de leur constance pendant tout l’été, de leur ténacité et de leur dévouement ». D’autres attaques ont eu lieu plus récemment, la brigade devrait être remobilisée ces prochains jours.

L’État de proximité

Manifestations, rassemblements, de la récente révolte paysanne aux portes de la sous-préfecture au conflit de la poste de Millau, « la tâche n’est pas toujours simple », confesse la sous-préfète. « La manifestation est légitime à partir du moment qu’elle est encadrée, c’est un droit constitutionnel. L’État est là pour faire appliquer les règles, mais aussi pour entendre et comprendre ce qui génère de la colère, et faire remonter le message de contestation et les difficultés de terrain », confie-t-elle, dans son « rôle d’État local », dans lequel elle précise ne s’être « jamais sentie en insécurité ». « Il y a un vrai respect de l’État sur ce territoire », reconnaît-elle.

Proximité, intensité et engagement pourraient résumer la première année de Véronique Martin Saint Léon sur l’arrondissement de Millau. « L’état de proximité est primordial », rappelle-t-elle au lendemain de cette première année et déjà tournée vers l’horizon des JO 2024 et du passage de la flamme à Millau, « un focus incroyable sur le territoire et sur le Viaduc, mais aussi un grand défi » pour la représentante de l’État qui se dit toutefois « confiante sur le bon déroulement des festivités ».

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