Dans la nuit de vendredi 1er à samedi 2 décembre, la façade de la Mosquée de Millau a été taguée. S’ils ont rapidement été recouverts, cet acte laisse la communauté musulmane, qui prône la fraternité et la tolérance, dans l’incompréhension. « On imagine que c’est en rapport avec la mort du jeune à Romans-sur-Isère », commentait un fidèle devant le lieu de culte.
L’acte a en effet été revendiqué par « un simple citoyen, petit fils d’immigré résistant, qui ne peut plus voir son pays mourir sous ses yeux », dans un courrier glissé sous la porte de la mosquée et adressé aux forces de l’ordre.
« Je ne vous demande pas de désobéir à vos supérieurs, mais d’employer tous les moyens légaux possibles, toutes les ingéniosités, toutes ces petites choses qui peuvent paraitre insignifiantes à l’échelle individuelle, mais qui permettent de soutenir les patriotes qui en France et dans toute l’Europe se dressent contre la barbarie fasciste de ces envahisseurs », est-il écrit par cette personne qui demande aux forces de l’ordre d’« au moins porter la cocarde tricolore ou la Croix de Lorraine en signe de ralliement »… Un long courrier aux forts relents patriotiques dont nous vous épargnerons la retranscription.
Cet acte scandaleux n’a pas manqué de faire réagir. « La section socialiste de Millau condamne avec la plus grande fermeté cet acte, assure son secrétaire, Jean-Pierre Sannier. Elle appelle les fidèles de la Mosquée face à cette provocation méprisable à faire confiance aux valeurs qui animent l’immense majorité des Millavoises et des Millavois. La section socialiste de Millau tient à assurer la communauté musulmane de tout son soutien et de sa sympathie. Pour nous, toute atteinte à ce qui est sacré et aux religions est une atteinte à la République. »
« La répétition de ces actes haineux nous préoccupe vivement, à l’heure où les dérives extrémistes s’aggravent dans notre pays », commente de son côté la Grande Mosquée de Paris.