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La Société d’Études Millavoises dévoile la recette des Pibolets, les champignons de peuplier

Traditions et coutumes de notre cité, la Société d’Etudes Millavoises présente la recette des Pibolets d’après L’Escola Claudi Peirot l’ouvrage « La cuisine traditionnelle à Millau », et revient sur un temps où, le mois d’octobre sonnait la rentrée des classes pour les enfants.

« En aurons-nous ? en aurons-nous pas ? Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais en voyant cette forte sécheresse qui nous a valu la grande canicule de cet été, le gros gourmand que je suis se faisait du souci et ronchonnait. S’il ne pleut pas bientôt, nous sommes fichus, adieu les champignons de peuplier et je n’étais pas le seul.

Sans doute, le ciel nous a bien entendus ! Et il ne fit pas mentir les anciens qui disaient « après une sécheresse, une grande pluie, aussi nous avons eu de l’eau à plein les tonneaux » (Après « una granda secada, Una grana puejada, Ataben n’ajèrem d’aiga, e a farradas ! »).

Coulemelles-Psalliotes des prés, bolets, mousserons, oreillettes, champignons de toutes sortes ont poussé partout sur le Causse et dans les châtaigneraies. Et moi, d’avoir l’eau à la bouche rien qu’en pensant aux champignons de peuplier ! On dit que les champignons nés sur des troncs d’arbres morts sont tous bons, cela se peut bien, mais moi je m’en tiens à ceux des peupliers. Je ne manquerai pas d’aller vérifier maintes fois « mes troncs », et ils sont bien à moi. Comme tous les chercheurs, je ne vous dirai pas où ils sont, mais je vous enseignerai avec plaisir, si votre cueillette est importante, la manière d’en faire un plat savoureux.

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Une fois nettoyés, sur le feu, dans la poêle, faire rendre l’eau aux champignons. Puis les égoutter. Dans le même temps, vous aurez fait rôtir la viande : veau ou porc. Versez-y alors vos champignons. Laisser mitonner. Quelques minutes après, vous pourrez vous en pourlécher. »

Comment vivaient nos grands-parents

Pour souligner cette nouvelle rentrée des classes, laissons-nous emporter, sous la plume de Christiane Burucoa à une époque où la rentrée scolaire avait lieu le premier ou le deux octobre pour que les enfants puissent prêter mains fortes aux travaux des champs et aux vendanges. (Conférence donnée à La Société d’Études millavoises le 7 mars 1970.)

« Les enfants sont partis à l’école. Garçons et filles ont endossé une blouse de croisé noir, parfois ornée d’un liseré rouge. Sur le dos le cartable de cuir bouilli retenu aux épaules par des courroies. À la main le panier qui contient le goûter. Du pain, quelques noix ou une pomme font l’affaire. Le chocolat est un luxe. Les bananes inconnues. Les oranges si rares qu’on en offre une à Noël.

Aux pieds les enfants ont des bas de laine et des galoches à tige montante. En hiver, pour que les filles aient chaud, les grands-mères tricotent des jupons au crochet. Ces jupons tenus par des coulisses sont un objet de calamité, car c’est au moment le moins indiqué que le nœud de la coulisse lâche et que la fillette perd son jupon sous l’œil goguenard des garçons.

On perd aussi sa poche, elle aussi attachée à la taille sous la robe. Et là, c’est un autre drame : « qu’as-tu fait de ta poche et de ton mouchoir » ? demandent les mères à de petites espiègles qui les ont semés sans s’en apercevoir ! »

Sources : Revue d’Études millavoises, n° 12, 1970. Communication de Christiane Burucoa, (1909-1996) : « Petit folklore millavois ».

Source
Société d'Études Millavoises
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