Cet événement n’est pas de nature à surprendre les Millavois qui s’intéressent à la vie municipale et aux affaires de leur ville.
Depuis quelques mois, ce qui pouvait n’être que des désaccords ponctuels est devenu une vraie opposition à la façon dont Mme Gazel dirige l’équipe élue à sa suite. Ces élus qui par leur démission marquent un vrai courage politique reprochent, selon ce que rapporte la presse, le fait pour Mme Gazel d’avoir privé l’un d’eux en charge d’un dossier d’en être le rapporteur point de départ d’un désaccord qui s’est poursuivi par un refus de dialogue et une mise à l’écart insidieuse des élus protestataires. C’est du moins ce qui semble ressortir des informations qui circulent. Il est certain que ce résumé est forcément partiel.
En juin, les commerçants, artisans, professions libérales diverses ont manifesté lors du conseil municipal leur désaccord face à des mesures censées sauver la planète qui pour ces populations sont de véritables freins et même des obstacles dans leur exercice professionnel.
Madame la Maire a promis des discussions, des concertations, des réflexions, de l’écoute et des mesures nouvelles. Il ne semble pas qu’à ce jour ces engagements et promesses aient été suivis d’effets notoires !
Le 20 juillet, il y a eu la lettre de Mme Gazel dont certains ont été destinataires sans que tous les électeurs inscrits aient pu en découvrir le contenu, faute de l’avoir reçue. Quels ont été les heureux choisis, je ne saurais le dire puisque je n’en faisais pas partie. Il m’a toutefois été possible d’en prendre connaissance.
Dans ce courrier, Madame la Maire indique dès le début que sa politique commence à porter ses premiers fruits. On cherche lesquels, mais il est vrai qu’il existe des fruits qui se caractérisent par leur amertume. Il semble que pour la majorité des Millavois, c’est le ressenti qu’ils en ont eu. Cette lettre se poursuit sur trois pages par un catalogue de promesses, d’engagements, et d’ouvertures à des discussions, concertations et autres joujoux pour gogos sans que l’on puisse saisir les effets bénéfiques à en attendre.
Ce qui par contre m’a surpris dans ce courrier du 20 juillet dernier c’est que Madame le Maire a signé en qualité de maire et de conseillère régionale avec en dessous la liste de son équipe municipale soit 18 noms. Les sept élus qui viennent de démissionner ne font pas partie de la liste ! A la date du 20 juillet, ils étaient donc exclus de l’équipe municipale !
En fait leur démission fait suite à cette exclusion.
Je me suis toujours passionné pour notre ville où je suis né et pour la vie municipale qu’elle implique. Je ne pense pas que ma mémoire fasse défaut, mais pendant plus de 60 ans je n’ai jamais vu une situation pareille à la tête de la Ville. Si nous remontons plus loin, pendant les années qui ont suivi la guerre il y a eu un conflit politique entre le maire Me Louis Bernad (Radical) et une partie de son conseil où les étiquettes politiques étaient très présentes et vigoureusement défendues. Démocrate, Me Louis Bernad a démissionné.
Je sais que la démission d’une fonction élective est souvent une décision très difficile à prendre pour un élu. Elle est d’autant plus difficile quand la fonction est indemnisée et surtout quand on cumule les indemnités.
Maire, Président de Communauté ne sont pas des professions, ce sont des fonctions que l’on doit au choix des électeurs par le vote. Ils doivent être consultés pour régler la crise actuelle autrement que par des comités Théodules !
Me Jean-Louis Esperce,
Ancien Maire de Millau,
Ancien Conseiller Régional Midi Pyrénées
