Causses et vallées
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La « Bauma-tunnel » de La Roque-Sainte-Marguerite

Direction la vallée de la Dourbie cette semaine et plus précisément le village de La Roque Sainte-Marguerite.

Il y a une trentaine d’années lorsque je montais avec mon père par la  D41 en direction de Saint-André-de-Vézines, j’avais remarqué dans la falaise, un kilomètre en amont de la Roque, côté Larzac, à cent mètres environ au-dessus de la Dourbie, une roche percée, barrée par un mur.

La baume vue depuis la D41. (DR)

Cette cavité dont j’ignorais le nom avait été répertoriée par Jean Birebent comme « grotte de Peyro-Grosso », dans son livret d’explorations souterraines (campagne 1942). En effet, vue de dessus, c’est une énorme roche qui se détache des autres dans la falaise. Pour nous y rendre, il faut tout d’abord stationner son véhicule sur le parking à l’entrée du pont de la Roque, puis traverser ce dernier. Peu après, sur main gauche, démarre un petit sentier qui monte raide et qui devient très boueux quand le temps se met à la pluie. Au bout d’une centaine de mètres, on a déjà une belle vue sur le village de la Roque et son pont.

Le village de La Roque-Sainte-Marguerite. (DR)

Il ne faut pas redescendre (chemin privé), mais continuer à monter vers le Causse. en direction des champs de la Miolle. Ce nom qui vient de « los miols » : les mulets » trouve bien son sens ici, là où ces animaux grimpaient ces sentiers bordés de murets.

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Au nouvel embranchement,  il faut prendre un chemin qui redescend vers la Dourbie, passage ouvert et raide ravinée empruntée par des vététistes, et auprès duquel on voit des « paredous », ces murs qui soutenaient la terre des terrasses qu’on ne cultive plus. Après plusieurs lacets, on voit sur la droite, un auvent aménagé sous une roche qui s’était détaché de la falaise. C’est un modeste abri  (2m80 de profondeur x 3 de large) autrefois muré dans sa totalité, on voit encore les traces de barroul dans la porte. Ce sera le point de repère pour se rendre à la Baume qui nous intéresse aujourd’hui.

L’abri sous roche. (DR)

De là part un sentier sauvage, il y a quelques passages un peu périlleux, mais il aboutit assez rapidement, après l’avoir contourné, devant un rocher profondément troué naturellement, bordé des deux côtés par des murs. Si Peire de Vairau (Pierre Solassol) était avec nous, il nous dirait « C’est la Bauma-Tunnel », c’était une bergerie naturelle où l’on venait parquer les bêtes. Le mur qui barre l’entrée mesure 5,50 mètres.

Entrée de la « Bauma-tunnel ». (DR)

Cette bergerie aménagée dans la roche percée est assez spacieuse. Son plafond présente une vaste crevasse et ses parois présentent de longues coulées vertes.

Vue dans la baume. (DR)

D’un développement de 9 mètres sur 6,50 m de large, elle se termine par une porte-fenêtre de 2,20m de haut sur 2 de large barrée elle aussi par un mur qui domine la vallée de la Dourbie. Derrière celle-ci, une petite vire sur laquelle il n’est pas forcément recommandé d’aller s’aventurer, apparaît comme un balcon sur la Roque et la vallée.

Une belle vue sur le versant opposé. (DR)

Sur le sentier du retour qu’empruntaient autrefois les mulets chargés de blés qui allaient le faire moudre aux moulins sur la Dourbie et remonter ensuite la farine sur le plateau, on a de beaux points de vue, notamment sur le village de La Roque Sainte-Marguerite couronnée par son château.

Marc Parguel

La Roque Sainte-Marguerite. (DR)

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