Plusieurs œuvres de Raphaël Cros jalonnent nos parcours quotidiens dans les rues de Millau et en Aveyron. A Millau, du mur de la gare SNCF à caserne des pompiers, de la promenade du Gourg de Bade sous le pont du Larzac, de La Selve à Rodez, en passant par Decazeville, l’artiste, devenu aujourd’hui professionnel, a vidé ses bombes sur différents projets aux quatre coins du département.
Il n’a suivi aucune étude artistique. « Mon école d’art, c’est dans la rue que je l’ai faite », raconte le quadragénaire qui n’était pas prédestiné à cette carrière artistique. Il se souvient petit d’avoir reproduit les dessins des BD qu’il lisait comme Astérix, ou encore d’avoir croisé ses premiers graffitis sur les murs de Paris le long des voies ferrées alors qu’il rendait visite à sa sœur.
C’est adolescent que Raphaël Cros développe sa fibre artistique du graffiti alors qu’il fréquente le milieu du BMX, un environnement fortement imprégné de la culture urbaine. « Des copains ont commencé, j’ai suivi, au début, on s’affranchit de certaines règles, on recherche l’interdit, la contre-culture, on commence toujours par les bêtises », plaisante-t-il.
Culture de la lettre par excellence
Raphaël Cros se revendique graffiti artiste, en non pas street artiste, « même si le concept est plus vendeur ». Il assure avoir du mal à lâcher d’où il vient et ne pas vouloir renier « la calligraphie et la culture de la lettre qui sont la base du mouvement ». Pour lui, « la meilleure galerie du monde c’est la rue », le terrain de jeu de Seen (Richard Mirando), le godfather du graffiti, pionnier du mouvement, l’une de ses références qui laissa à jamais son empreinte dans le célèbre métro de New York.
L’art urbain à la campagne
Né aux États-Unis dans les années 60 et arrivé en France en même temps que la vague de culture hip-hop dans les années 80, le Graffiti est un art qui s’est depuis démocratisé avec l’émergence de quelques artistes connus, mais qui peine encore à être reconnu et à trouver sa juste place, surtout dans les milieux ruraux.
Pourtant, c’est le pari qu’a relevé Raphaël Cros, il y a plusieurs années. Petit à petit, il fait changer le regard sur son art, notamment au travers du « Graffiti garden party », un festival qu’il a créé en 2015 à Millau, et dans le milieu associatif lors d’ateliers de médiation et de création qu’il propose encore aujourd’hui (à partir de 10 ans).
« Développer une culture urbaine dans une ville de campagne est un long travail, explique-t-il. L’avènement du street art nous a un peu ouvert les portes, ainsi que la création du festival à Millau en 2015, c’est aussi pour ça que je l’ai créé pour faire connaître la culture et l’envers du décor pour que les gens ne retiennent pas que l’image négative qui est associée à cet art dans les grands médias. Il est une vitrine et permet de faire de la médiation pour expliquer d’où on vient, et pourquoi on le fait ».
Graff at home
Depuis 2005, date de sa première exposition avec un collectif de peintres à Rodez, il a enchaîné les interventions et les expériences artistiques. Aujourd’hui, il est devenu professionnel avec la création de son entreprise « Graff at home ».
Pour cela, il s’est formé aux techniques de peintre en bâtiment et a exercé plusieurs années dans une entreprise pour apprendre le métier et avoir sur sa palette professionnelle tous les outils pour réaliser un chantier de A à Z. Grâce à ses qualifications, il répond aux besoin des clients, professionnels, associations, particuliers, collectivités…
Bien qu’artiste venant du graffiti, Raphaël Cros est en mesure de tout réaliser, du figuratif au plus réaliste, pour des décorations et des réalisations uniques et qui vous ressemblent. « On peut tout personnaliser à l’infini, tout adapter, la création est sans limites », précise l’artiste qui est à l’origine de créations dans des commerces millavois, à la MJC, et peut-être bientôt chez vous ou sur votre lieu de travail !
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