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Millau. « Une histoire d’amour », un bouillonnement d’émotions et de sentiments

Sylvie Gérain, une spectatrice, revient sur la pièce « Une histoire d’amour » d’Alexis Michalik, présentée mardi 14 mars au Théâtre de la Maison du Peuple par l’ASSA/ATP.

« Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi… » Ainsi commence cette pièce que je qualifierai de tragicomique qui entraîne le spectateur dans un bouillonnement d’émotions et de sentiments, l’amour bien sûr en première place, mais aussi la colère, la jalousie, le ressentiment, l’admiration. Bouillonnement et cascade d’événements, de rebondissements, passant de l’insouciance au drame.

En bref, le nœud de la pièce se crée lors d’une rencontre entre Katia et Justine, deux jeunes femmes au profil différent, l’une hétéro, l’autre lesbienne. Coup de foudre, amour fou. Amour qui veut se concrétiser par la conception d’un enfant. Recours à une PMA. Tout semble devoir se dérouler au mieux dans ce contexte très tendance de nos jours où tout film, tout spectacle se doit de mettre en scène l’homosexualité et tous les thèmes afférents sur le droit à l’enfant…

J’ai craint au début que ce soit un nouveau ruisseau pour nourrir la cause du wokisme et tout ce que cela entraîne. Ce conformisme culturel m’exaspère. Mais point du tout. Coup de théâtre. Justine abandonne Katia peu avant la naissance ; le temps passe.

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Nous apprenons ce que fut la vie de cette dernière, enfance ponctuée de drames, mort de sa mère, alcoolisme de son père. Un frère pseudo écrivain adepte lui aussi de la bouteille, en panne d’inspiration. Pas reluisant tout cela. Nous suivons Katia malheureuse qui élève sa fille, Jeanne. Celle-ci a maintenant 12 ans, elle est comme on dit HP, lit Kant… Encore un clin d’oeil aux tendances sociétales actuelles.

Le temps passe encore. Katia atteinte d’un cancer qui se généralise, n’est plus cette insouciante et délurée jeune femme. Elle est devenue responsable. Il lui faut prévoit l’avenir de Jeanne, la confier à quelqu’un. Mais à qui ? Seule possibilité, son frère, pas du tout fiable et qui ne veut pas de cette charge. Il va recontacter Justine qui a fait sa vie avec un mari et deux enfants. Il la supplie de revoir Katia avant l’échéance fatale, de lui donner un peu de bonheur avant sa mort.

Rencontre de deux femmes blessées, rencontre distante, agressive, houleuse, puis passionnée. « Je n‘aime que toi… » Avec une mise en scène parfaitement adaptée pour rendre l’effet de tourbillon de ces vies accidentées, avec des changements de décor sous nos yeux grâce à un mobilier sur roulette qui permet de passer très rapidement d’une scène à l’autre, nous sommes entraînés dans cette belle histoire d’amour qui se tisse, s’obscurcit, s’élucide, qui prend sens et consistance au fur et à mesure du déroulement du spectacle et donc de leur vie.

Ces personnages se livrent s’expliquent, se révèlent : fragiles, égoïstes, lâches, ils n’en sont pas moins aimants et évoluent sous nos yeux. Ils se sont débrouillés avec leur vie avec leurs sentiments, ils ont fait de leur mieux et tout compte fait…

Histoire dramatique, racontée d’une façon enlevée, intelligente, et teintée d’humour. Très beau spectacle servi par des acteurs talentueux.

Sylvie Gérain, une spectatrice

Alexis Michalik a réalisé un film qui porte le même titre que la forme théâtrale « Une Histoire d’Amour » en sortie nationale le 14 avril. Il sera prochainement sur les écrans millavois.

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