Millau. Un sentiment mitigé après les 2e « Rencontres du commerce et de l’artisanat »
Après une première édition en novembre 2021, la salle René Rieux accueillait les deuxièmes Rencontres du commerce et de l’artisanat organisées par le pôle développement économique de la Communauté de communes Millau Grands Causses.
Charlie Médeiros délégué au commerce et à l’artisanat et Pierre-Henri Cazal manager du commerce territorial, ont présenté le rendez-vous après avoir évoqué les actions engagées depuis 2020 et celles à venir rappelant l’attention particulière portée au cœur de ville pour le dynamiser (Renov Ma vitrine, étude sur les halles, végétalisation, sonorisation…) ainsi que l’accompagnement des porteurs de projets (la Fabrique à boutique).
L’occasion pour la maire de Millau qui est intervenu en début de soirée d’évoquer le projet municipal et communautaire pour « rénover l’habitat, soutenir et accompagner le commerce » et sa volonté de « faire ensemble en travaillant avec tous les acteurs concernés ».
Un format qui divise
Commerçants et artisans étaient venus encore plus nombreux cette année, mais le format lui était différent. Selon plusieurs commerçants participants, il s’avère d’ailleurs « beaucoup moins séduisant ». Les ateliers de l’an passé ont laissé place à des tables rondes autour de trois thèmes : « Millau ville touristique, ville de commerce », « Transmettre son commerce, mode d’emploi » et « Centre-ville apaisé, et après ? » des sujets déclinés par des intervenants qui se sont succédé au micro pour évoquer et partager des expériences chacun dans leur domaine. Parmi eux, Robert Martin, le président national des « clubs de Managers de Centre-Ville », Frédéric Hideux, directeur de l’Office de tourisme Millau Grands Causses, Francis Palombi président de la Confédération des commerçants de France et des représentants des villes d’Auch et Issoire venus témoigner d’une piétonnisation plutôt réussie dans leurs communes.
« Centre-ville apaisé, et après »
Si les deux premières tables rondes n’ont pas manqué d’intérêt, celle qui concernait la thématique de la piétonnisation était forcément la plus attendue.
En effet, plusieurs années après sa mise en place, des représentants des communes d’Auch et d’Issoire ont partagé leur retour d’expérience. Dans ces deux villes de respectivement 22 000 et 14 500 habitants, les intervenants ont expliqué avoir par exemple constaté une diminution de la vacance commerciale après la mise en place de la piétonnisation grâce à un important travail réalisé dans les zones concernées : rues à thème, éloignement des SDF, multiplication des animations, végétalisation…
Des témoignages positifs sur des politiques en faveur de l’environnement, des déplacements doux et de centres-villes apaisés, qui n’ont malgré tout pas complètement convaincu l’ensemble de l’assemblée. « Nous avons eu l’impression qu’il fallait nous convaincre que la piétonnisation était formidable », expliquent des commerçants, « nous regrettons le manque d’échange au cours de cette soirée qui était trop longue malgré des sujets intéressants ».
Une piétonnisation qui fonctionne
Aux côtés de Jérôme Cassagnes, référent de la Cerema et de Robert Martin président CMCV, Francis Conté-Lamude (manager de territoire) et Martine Varishchetti (adjointe action cœur de ville) ont pourtant bien confirmé les pistes à exploiter pour une piétonnisation qui fonctionne, grâce à leur expertise : motifs de déplacement des gens vers le centre-ville (travail, achat), travail nécessaire à réaliser sur les modes de déplacement en incluant les nouveaux moyens de transport, parking gratuits non loin des zones piétonnes et navettes, adaptation des horaires des commerçants en fonction de saisons, travail sur les artères en périphérie des quartiers piétons afin de ne pas déséquilibrer l’ensemble, en cohérence avec le PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal)…
Des thèmes déjà évoqués lors des précédentes rencontres et sur lesquels la municipalité et la Communauté de communes expliquent avoir travaillé dans leur politique de soutien et d’accompagnement au commerce local pour « actionner tous les leviers favorables au développement du commerce et à la mise en place d’une piétonnisation durable et qui s’inscrive dans la dynamisation du cœur de ville ».
Ces rencontres ont été créées pour être pérennisées, la première édition avait semble-t-il, davantage fédéré, celle-ci paraît plutôt diviser sur la forme. Elles ont toutefois permis d’entendre qu’avec un important travail réalisé en amont et des adaptations nécessaires au fil du temps, la piétonnisation fonctionne pour le commerce dans certaines villes de France. Les prochaines rencontres devraient avoir lieu dans un an.
