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Millau. Autisme : le combat d’une vie de Betty Gonzalez

De l’énergie, Betty Gonzalez n’en manque pas. Face à l’adversité, la Millavoise a choisi l’action. Il y a bientôt neuf ans, Betty donnait naissance au petit Noam. Trois ans plus tard, on diagnostiquait au garçon un autisme « lourd ».

Troubles de la communication, du langage ou encore du comportement, l’autisme revêt de nombreuses formes. Des manifestations qui isolent souvent les personnes autistes, mais également leurs proches.

« À Millau, il n’y avait aucune structure et aucune solution pour nous accompagner, explique Betty Gonzalez. Plus Noam grandissait, plus son autisme grandissait. Le retentissement était très important au quotidien. J’ai traversé une période sombre, avec un sentiment d’impuissance ».

Alors que Noam a cinq ans, les proches de la jeune femme font également face à cette détresse. C’est le compagnon de la mère de Betty qui va la pousser à passer à l’action. « L’ami de ma mère m’a fortement encouragé à monter une association, pour essayer d’amener des solutions concrètes au quotidien, se souvient Betty. J’ai invité alors d’autres parents qui ont des enfants autistes à une réunion. Nous étions tous dans la même situation, avec des problématiques d’isolement et un épuisement très important ».

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Elle pose alors une question simple à la dizaine de mamans présentes : « Si on monte une association, qu’est-ce qu’on pourrait faire pour vous et pour vos enfants ? ».

L’aventure « Millau’tisme »

Deux choses se dégagent de cette consultation : la nécessité d’accompagner les enfants autistes dans des activités ludiques et sportives et celle d’offrir aux parents des moments de répit, pour recharger les batteries. En décembre 2019, les statuts sont déposés en préfecture de l’Aveyron et « Millau’tisme » est créée. L’association trouve tout de suite sa place dans le paysage local. Aujourd’hui, après moins de 3 ans d’existence, elle dispose déjà d’un bilan solide.

« Une vingtaine d’enfants profitent des actions de l’association. Certains de façon ponctuelle, d’autres plus régulièrement. Nous essayons également de faire connaître plus largement l’autisme au niveau local, à travers l’organisation d’événements par exemple », détaille Betty Gonzalez.

Concrètement, Mill’autisme permet à plusieurs enfants de participer chaque semaine à des activités sportives et culturelles. Rugby, danse, basket ou musique, les enfants effectuent les entraînements ou ateliers en club, avec les autres. Une proposition rendue possible grâce à la présence d’éducateurs spécialisés, payés par l’association.

« Ce sont des moments incroyables !, avoue Betty. Cela permet à nos enfants de faire du sport, mais aussi de vivre une activité en groupe, avec les autres. Ça donne également aux parents un peu de temps pour pouvoir souffler et prendre du temps pour soi ».

Durant les vacances, un calendrier d’activités est également mis en place. Accrobranche, piscine, Pitchouland, médiation animale, visite du reptilarium, de Micropolis, ateliers pâtisserie ou encore poney, les jeunes adhérents de Mill’autisme bénéficient, là encore, de sorties adaptées et encadrées par des éducateurs spécialisés.

Un dispositif qui demande d’importants moyens humains et donc financiers. « Même si les éducateurs spécialisés font de gros efforts, nous devons quand même les rémunérer, indique Betty. Il y a donc un besoin constant de récolter des fonds pour assurer la pérennité de ces actions. Nous bénéficions d’aides des collectivités locales, mais ce n’est bien sûr pas suffisant ».

Déclarée d’utilité publique, l’association peut récolter des dons, qui sont déductibles à 66 % des impôts.

Mais la jeune association ne compte pas s’arrêter là. « Le prochain projet sera long à mettre en place, mais c’est impératif que nous y arrivions, prévient Betty. Cette année, trois enfants autistes ont été déscolarisés à Millau et dans les environs. Ils n’ont plus aucun endroit où aller. Cela crée des situations intenables avec des parents qui sont obligés d’arrêter de travailler, pour garder leurs enfants à la maison. Cela nous semble donc obligatoire de pouvoir proposer à terme, un accueil de jour à Millau. »

Si l’association affirme déjà avoir trouvé un local, le chemin sera long avant de réunir les fonds et décrocher les agréments nécessaires à l’ouverture d’une telle structure. « Nous nous projetons sur la rentrée 2024, si tout se passe bien », conclut Betty Gonzalez.

Beaucoup de monde pour la 3e édition de la Marche Bleue

Mill’autisme organisait ce dimanche 4 septembre la 3e édition de la Marche Bleue, une marche solidaire, au cours de laquelle deux parcours de 4 km et 11 km étaient proposés. Le départ a eu lieu à la Maladrerie, avec un tracé basé sur celui de la Course des Trois Rivières. Il y avait beaucoup de monde, avec notamment la présence des joueuses du SOM Rugby qui ont mis l’ambiance ! Quelques images du départ.

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