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Cérémonie au Mémorial du Lévézou : l’effroyable retraite de la « colonne infernale »

Une importante cérémonie s’est déroulée ce samedi 20 août à 10h30 au Mémorial du Lévézou, situé sur la commune de Saint-Léons, en bordure de la D911. Ce Mémorial, qui est dédié aux victimes de la barbarie nazie, se compose de l’ancien monument existant des Pins de Vinnac et de huit stèles qui l’encadrent. Ces stèles correspondent à celles qui jalonnent le bord des routes du Lévézou sur le canton de Raspes et Lévézou.

Cette cérémonie a rendu hommage à la mémoire des seize civils et des neuf résistants, fusillés ou tombés au combat, au cours du mois d’août 1944. Leurs noms sont gravés dans le marbre sur les huit stèles ainsi que sur la plaque du monument.

Stèle : Lieu-dit « Le Bois de Tries »

Le 1er août 1944, au Bois de Tries, au cours de violents combats qui opposent deux sections du maquis de Villelongue et une section du maquis Du Guesclin aux troupes allemandes, trois résistants sont abattus.

  • René Dobrozac, 37 ans
  • Marcel Keller, 19 ans
  • Julien Renard, 23 ans
Le discours d’Arnaud Viala, président du Conseil départemental.

Stèle : Lieu-dit : « La Franquèse »

Le 18 août 1944, au début de l’après-midi, une colonne allemande en retraite est accrochée par le maquis Arête-Saules sur la D911, quelques centaines de mètres au nord de la ferme La Franquèse de Jean-Louis Vernhet. En représailles, les soldats allemands abattent le paysan et son épouse qui s’enfuyaient en tentant de rejoindre les bois.

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  • Jean-Louis Vernhet
  • Gabrielle Vernhet, née Pons
Bernard Maury, Président d’Honneur du Comité d’Entente des Associations d’Anciens Combattants et assimilés de Millau, et maître de cérémonie.

Stèle : Lieu-dit : « Le Baraquet »

Le 18 août 1944, vers 15h, après avoir abattu les époux Vernhet, les Allemands s’arrêtent à la ferme « Le Baraquet » située à un kilomètre au sud de La Franquèse. Le fermier Emilien Juillaguet et un Creissellois sont lâchement abattus.

  • Emilien Juillaguet, 43 ans
  • François Julien, 51 ans

Stèle : Ferme d’Agladières, D911

Le 20 août 1944, les Allemands en retraite qui ont passé la nuit à Pont-de-Salars capturent un jeune Toulonnais, réfractaire au STO, venu se cacher à la ferme d’Agladières, à 4 kilomètres au nord du Bois-du-Four. Il est fusillé après avoir été torturé.

  • Pierre Hubac, 20 ans
Pour la première fois, une délégation de la 13e DBLE assistait à cette cérémonie.

Stèle : Sur la D529 à 1 km de la D911

Dans l’après-midi du 19 août 1944, un élément allemand qui éclaire la progression de la colonne en retraite surprend une patrouille du maquis Stalingrad chargée d’une mission de reconnaissance. Deux résistants réussissent à s’enfuir, mais deux autres originaires de Toulouse sont blessés et lâchement exécutés sur place.

  • Paul Culié, 17 ans
  • Henri Vallageas, 18 ans

Stèle : Ferme de la Devèze

Dans la matinée du 19 août 1944, en fouillant la ferme de la Devèze, les soldats allemands trouvent deux Millavois qu’ils emmènent et fusillent sur la route de Millau.

  • Pierre Calmes, 17 ans
  • Jean Sauvat, 20 ans
Première aussi pour Jean-François Rousset, député de la 3e circonscription de l’Aveyron.

Stèle : Bois de la Tâcherie

Dans l’après-midi du 18 août 1944, deux sections du maquis de Coudols montent deux embuscades en bordure de la D911, à hauteur de la Tâcherie. Au cours des combats, deux résistants sont tués.

  • Eanowki, 44 ans
  • Origondi, 22 ans
En l’absence du sous-préfet André Joachim, la préfecture était représentée par Isabelle Knowles, secrétaire générale.

Stèle : Lieu-dit « Le Bois du Four »

Le 19 août 1944, deux sections du maquis Arête-Saules montent une embuscade sur la D 911, à hauteur du Bois-du-Four, afin de continuer de harceler la colonne allemande en retraite. Deux résistants sont tués lors de l’accrochage.

  • Camille Clareto
  • Philémon Millau

Le Monument des Pins de Vinnac

Le 19 août 1944, vers midi, une horde de nazis pénètre dans la ferme d’Argols où des hommes et des enfants sont en train de dépiquer. Les Allemands entrainent à coups de crosse neuf innocents jusqu’à la D911 où ils sont lâchement fusillés. Sont tombées, victimes de la barbarie nazie :

  • Albert Grégoire, 15 ans
  • Raymond Gayraud, 16 ans
  • Albert Sévigné, 19 ans
  • Germain Blanc, 23 ans
  • Emile Capras, 25 ans
  • Louis Vaissière, 33 ans
  • Louis Ginesty, 38 ans
  • Louis Garcia, 52ans
  • Un inconnu

Tous sont morts pour la France.

9 résistants et 16 civils tués ou exécutés sur l’ancien canton de Vezins, mais, en ce mois d’août 1944, les victimes de la barbarie nazie sont nombreuses dans tout le département de l’Aveyron. Les Allemands, constamment harcelés par tous les maquis, commettent des atrocités et répriment sans discernement, surtout depuis qu’ils ont reçu l’ordre le 17 août de se replier en empruntant la vallée du Rhône.

Ainsi, le soir même, à Sainte-Radegonde, près de Rodez, ils fusillent 30 prisonniers détenus à la caserne Burloup. Le lendemain, les Allemands quittent Rodez en direction du sud. Les stèles qui jalonnent la route jusqu’à Millau témoignent des combats sanglants et des actes répressifs commis au cours de leur retraite. Le 22 août au matin, les Allemands quittent Millau.

A la sortie de la ville, ils fusillent le jeune Léon Azaubert. Lors de la traversée du Larzac, près du lieu-dit Les Infruts, ils abattent l’avion de reconnaissance du lieutenant Francis, pilote de l’US Air Force. Plus tard, ils sont accrochés par le maquis Paul Claie au lieu-dit La Pezade. Ils massacrent 23 résistants. La « colonne infernale » va poursuivre sa retraite vers la vallée du Rhône en continuant ses atrocités.

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