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Millau. Céline Balissat, médiathécaire passionnée

Inaugurée en mars 2017, La Médiathèque du Sud-Aveyron est aujourd’hui bien plus qu’un équipement culturel. Espace de vie, de rencontre, d’échange, source presque inépuisable de découverte, la MESA a trouvé pleinement sa place dans le paysage millavois. Au cœur de ce lieu si singulier, une équipe de femmes et d’hommes s’affaire au quotidien, pour assurer un service de qualité et accessible à tous.

Céline Balissat fait partie de ces passionnés, qui vont bien au-delà de leur mission de service public, pour créer des passerelles entre les fonds, le lieu et la population.

C’est après un parcours atypique entre le Cantal qui l’a vu grandir et la région Parisienne, que la médiathécaire a débarqué à Millau en 2018.

« Je ne me destinais pas vraiment à ce métier, se souvient Céline. Petite, il y avait des livres à la maison, mais je n’ai pas baigné non plus dans une grande culture littéraire. J’ai commencé surtout par de la BD puis un peu de science-fiction ».

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C’est par l’informatique que Céline va peu à peu participer à l’essor des premières médiathèques, au début des années 2000. Lors de son cursus en bac technique secrétariat à Aurillac, elle va faire ses premiers pas sur un ordinateur. « L’outil m’a immédiatement plu. On était dans les débuts, mais ça m’attirait vraiment. Après mon bac, j’ai poursuivi mes études à Vichy pour être assistante de direction, sans grande conviction à vrai dire. Finalement, je décroche un job à mi-temps et au bout de six mois, je me rends bien compte que ce n’est pas du tout ce que je veux faire ».

Une connaissance va alors orienter la jeune femme vers un poste de formatrice en bureautique, au Greta d’Aurillac.

De l’informatique au livre

« J’ai su tout de suite que j’étais sur la bonne voie, raconte Céline. Un an plus tard, en 1999, j’intègre le nouvel espace multimédia à Aurillac. Le lieu est un succès incroyable. Il faut se rappeler que l’accès à Internet était restreint et assez cher à l’époque. C’est une véritable aventure. Nous suivons une formation intense, qui nous permet d’être autonomes et même de savoir créer une page sur Internet. Finalement, on fait découvrir à notre tour cette nouvelle technologie à des centaines de gens ».

Puis en 2004, l’espace multimédia fusionne avec la médiathèque et Céline fait partie de cette nouvelle équipe. Elle devient médiatrice numérique avec une mission d’animation à destination du public autour du digital, mais pas seulement. « On faisait aussi le roulement dans l’équipe donc je me suis mise a être plus polyvalente. Je découvre un nouveau métier avec entre autres l’accueil, le conseil et la gestion des prêts des ouvrages de la médiathèque. »

© Aurélien Trompeau

Une vie parisienne en demi-teinte

Après 10 ans dans le Cantal, Céline suit son conjoint en région parisienne. Une expérience éprouvante, mais qui va continuer à enrichir son parcours.

« A dire vrai, les conditions de travail ne me correspondent pas et la vie parisienne non plus. Mais je dois admettre que le public est plutôt sympa, malgré un contexte social vraiment difficile. C’est également un sacré changement pour moi au niveau professionnel, puisque pendant sept ans, je ne vais faire que du livre. Je suis affectée à la section adulte. Ça me permet de voir autre chose. Je développe ce besoin d’apporter du positif et de faciliter la démarche de ceux qui viennent emprunter. Le côté partage, découverte et l’envie de pouvoir trouver à chaque fois quelque chose qui corresponde au lecteur me motivent ».

Millau : un nouveau départ

En 2018, après deux ans de recherche et un heureux événement, c’est à Millau que Céline va enfin retrouver un poste et un cadre de vie qui lui correspond. Remontée à bloc et pleine d’enthousiasme, elle parcourt les plus de 600 km qui la sépare de la Cité du Gant, pour un entretien qui va changer son chemin de vie.

« Je connaissais Millau comme beaucoup de gens, c’était mon trajet la route des vacances. Les causses, les paysages, le fait que ce soit une ville à taille humaine, où il fait bon vivre. Je voulais tellement ce poste que j’ai tout fait pour que ça se voie vraiment. Finalement, une réponse positive et quelques mois plus tard, nous voilà débarqués dans le Sud-Aveyron. l’infrastructure est tellement moderne, l’équipe motivée, l’ambiance sereine, ça me change du tout au tout ».

© Aurélien Trompeau

Des missions variées au plus proche du public

C’est un poste d’agent adulte qu’a décroché Céline. Une fonction qui demande une large palette de compétences et requiert de nombreuses qualités.

« Je m’occupe des segments documentaires psycho et bien être, du roman jeune adulte ainsi que des revues. Je suis également référente SIGB qui est le logiciel qui gère tout le système d’emprunts et de fonds de la médiathèque ». Concrètement, Céline alterne au quotidien entre les missions de repérage, d’accueil du public, de gestion des livres et effectue également des actions de médiation envers les scolaires.

Et son rôle numéro 1, c’est l’accueil du public. « Il faut qu’on soit disponible pour pouvoir renseigner les gens, les conseiller et instaurer une relation de confiance. Nous avons véritablement à cœur d’honorer cette mission de service public, qui nous a été confiée. En parallèle, nous recevons des classes de lycée, pour des ateliers autour des médias et du détournement de l’information par exemple ».

La veille documentaire

« Nous effectuons aussi ce que l’on appelle une veille documentaire, explique la médiathécaire. Il s’agit de préparer les commandes de nouveaux ouvrages qui vont être passées tous les trimestres environ. On prend en compte les suggestions des adhérents, mais on essaye aussi de repérer des choses plus originales de petits éditeurs par exemple. Sur mon secteur ça représente environ une vingtaine de documents à chaque fois. C’est à la fois peu et beaucoup en même temps. On doit toujours se demander ce qui va intéresser notre public et veiller également à la pluralité d’opinions. »

« La dernière partie de notre travail consiste à nettoyer les livres après chaque emprunt. C’est une opération que nous faisions déjà bien avant le Covid. On feuillette également tous les documents qui nous reviennent, pour vérifier leur état et apporter les petites réparations nécessaires si besoin. Finalement, il n’y a pas beaucoup de dégradations sur les ouvrages, même si ce sont des choses qui arrivent parfois. Nous effectuons également tous le catalogage et le traitement informatique des fonds. »

Lorsque l’on demande à Céline Balissat comment elle voit l’avenir de son métier, c’est toujours avec une approche humaniste et proche du public qu’elle livre sa réponse. « J’aimerais qu’à l’avenir, on insiste encore davantage sur les actions de médiations. Les médiathèques sont des lieux de vie, de rencontre, aussi bien pour les adultes, que pour les ados ou les tout petits. C’est cette dynamique qui à mon avis doit être encouragée et amplifiée. C’est notamment dans cette démarche que s’inscrit la décision de pouvoir offrir un abonnement gratuit à tous, jusqu’à 18 ans. »

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