Depuis ce lundi 9 août, à Millau comme partout en France, vous devez présenter votre passe sanitaire pour vous assoir aux terrasses des bars, aller diner au restaurant. Mais pas que, puisqu’il vous sera aussi demandé pour vous rendre à l’hôpital, ou pour prendre certains moyens de transport.
Et malgré la « semaine de rodage » annoncée par le ministre de la Santé Olivier Véran, la majorité des commerçants millavois concernés flashaient les QR Codes dès ce matin, à commencer par Antoine Boubal, patron de la Brasserie du Mandarous. « Nous sommes obligés de refuser des clients, mais il faut jouer le jeu, se résout le patron de l’établissement. Les mesures sont assez strictes, et les amendes peuvent tomber, de 150 à 1.500 €, voire plus. Mais si on ne fait rien, la fermeture pure et simple nous pend au nez, comme dans certains départements d’outre-mer… Si ça doit empêcher de tout refermer ! Mais il y a quand même des aberrations, regardez du côté des supermarchés… »
« C’est la police qui devrait venir contrôler, ce n’est pas le problème du restaurateur », assure de son côté le serveur, Patrice Ponramond. « J’ai déjà dû refuser deux clients qui viennent tous les matins, ou encore une famille de trois vacanciers qui voulait réserver pour midi et dont l’un d’entre eux n’avait pas de passe sanitaire », déplore-t-il. Sans parler de cette dame âgée qui ne savait même pas ce que le serveur lui demandait…
Vers une baisse de la fréquentation ?
Même son de cloche du côté de la brasserie Au Bureau, place de la Capelle. Même si « pour le moment (un peu avant midi, NDLR), tout le monde a un passe sanitaire ou un test négatif ». « Ce n’est pas une grande révolution, dédramatise Hubert Henry, le gérant. Nous avons remis en place le sens de circulation avec une seule entrée. Et puis depuis le 19 mai, nous sommes déjà habitués aux masques, aux mesures sanitaires, au QR Code à l’entrée… Alors le passe sanitaire, ça va être un frein au flux, c’est sûr, mais dans l’ensemble les gens ont bien compris l’intérêt. Nous entendons beaucoup ceux qui sont contre, mais la majorité des gens acceptent cette nouvelle mesure. »
Même s’il est un peu tôt pour mesurer l’impact de la mise en place du passe sanitaire sur la fréquentation des différents établissements, la première tendance n’est tout de même pas très rassurante.
Un restaurateur qui d’habitude fait le plein le lundi midi n’avait à 11h qu’une seule réservation de 3 personnes… Un autre assure même avoir connu une baisse de 30 % de fréquentation ce midi.
Sans doute le prix à payer pour ne pas avoir à baisser une nouvelle fois le rideau…
