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Aveyron. Arnaud Viala participe à une réunion au sujet de la PAC

Arnaud Viala a participé à une réunion avec le ministre de l'Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie au sujet de la PAC et de nombreux autres sujets qui préoccupent les agriculteurs.

Après l’appel des 51 parlementaires pour une Politique Agricole Commune juste, au service des productions durables et de nos territoires de montagne, j’ai participé ce matin à une réunion avec Monsieur le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien DENORMANDIE sur la PAC et de nombreux autres sujets de préoccupation de nos agriculteurs. Monsieur le Ministre étant « cas contact », la réunion a finalement dû se faire en visioconférence, mais elle a cependant permis de balayer divers dossiers.

· Sur la PAC, le ministre s’est vu rappeler l’exigence de la plus grande fermeté sur le montant global et le périmètre de l’ICHN pour nos territoires. Il nous a assurés de sa volonté de ne pas modifier les équilibres acquis même si la nouvelle PAC va exiger que 100 millions d’euros de financement de l’ICHN soient directement pris en charge par le budget national.

· Les aides couplées, quant à elles, suscitent encore, après cet échange, les plus vives inquiétudes. Leur maintien à leur niveau actuel conditionne la survie de notre agriculture d’élevage, mais de fortes pressions pèsent sur les aides aux protéines végétales et malgré notre insistance, M. le Ministre n’a pour l’instant rendu aucun arbitrage.

· La question de la juste rémunération des produits issus de nos filières a aussi permis d’évoquer à nouveau les difficultés de mise en œuvre de la loi Egalim. Le ministre souhaite que les travers de la Loi de Modernisation de l’Économie soient corrigés, ce que je demande depuis des années, mais n’a toujours pas dit dans quel véhicule législatif pourraient s’inscrire ces modifications urgentes.

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· Sur les zones vulnérables, les travaux sur les cartes s’achèvent prochainement, avec une tension très forte de l’Europe. Le ministre s’est engagé à veiller à toutes les situations particulières qui lui seront remontées.

· Enfin, le débat a aussi porté sur l’installation des jeunes agriculteurs et la transmission des exploitations dont il me semble qu’il ne faut pas commettre l’erreur de les opposer aux autres défis de la future PAC.

Cette réunion – riche d’enseignements – appelle à encore plus de vigilance de notre part – représentants professionnels et élus de l’Aveyron – dans les étapes décisives à venir.

Arnaud Viala, Député de l’Aveyron

La tribune cosignée par les 51 parlementaires en février 2021 à l’initiative d’André Chassaigne

« Pour une Politique Agricole Commune juste, au service des productions durables et de nos territoires de montagne

La crise sanitaire que nous traversons a mis en lumière de grands enjeux collectifs, qui transcendent les frontières politiques : la reconquête de notre souveraineté alimentaire fait partie de ces enjeux. Parlementaires du Massif central et des autres massifs français, nous sommes convaincus qu’il y a urgence à agir collectivement pour assurer la survie des exploitations agricoles de nos territoires.

Nous le savons, beaucoup de ces exploitations agricoles sont en sursis. Faute de prix rémunérateurs pour leur production.

Face à la répétition et l’aggravation des aléas climatiques et des crises sanitaires. Faute d’un renouvellement suffisant des générations en agriculture.

Nos éleveurs sont particulièrement touchés. Dans des filières comme l’élevage bovin ou ovin, laitier comme allaitant, ce sont déjà plus de 2 000 exploitations qui ferment leurs portes, chaque année, dans le plus grand silence.

Plusieurs dizaines de milliers d’emplois agricoles sont menacés dans les 5 prochaines années sur nos territoires de montagne. Avec eux, ce sont des activités et services essentiels à une ruralité vivante qui sont voués à disparaître.

Car nos exploitations d’élevage herbager ne font pas seulement que produire des viandes et produits laitiers d’excellence. Elles stockent du carbone et regorgent de biodiversité. Elles sont à la base de l’attractivité touristique avec les millions d’hectares de prairies pâturées par les troupeaux qui façonnent nos paysages ouverts aux activités de nature. Elles créent et maintiennent les emplois dans la transformation agroalimentaire locale. Elles permettent de maintenir une qualité de vie et des services publics essentiels au quotidien.

Assurer un avenir à nos exploitations agricoles de massif, c’est assurer un avenir à la vie de nos territoires.

La future PAC 2021 – 2027 ne peut être juste si elle n’est pas d’abord au service des productions les plus durables et les plus fragiles, tel que l’élevage en zones de massifs et défavorisées. Si la prochaine PAC doit évidemment accompagner la « transition » des systèmes les moins vertueux vers une production plus durable, elle doit prioritairement récompenser aussi les exploitations agricoles qui ont su, depuis des décennies, et souvent en l’absence de toute rentabilité, préserver un modèle à haute valeur environnementale : celui de notre agriculture de montagne.

Mais aujourd’hui, nous sommes particulièrement inquiets au regard des arbitrages nationaux et européens qui se dessinent pour sa mise en œuvre. Le danger est grand de voir sacrifier notre élevage de montagne. Aussi, nous formulons collectivement trois demandes primordiales dans le cadre des négociations en cours :

Nous voulons que nos éleveurs conservent, au moins à leur niveau actuel, les aides couplées du premier pilier de la PAC dont dépend entièrement la survie de leurs exploitations. Selon les derniers chiffres des comptes nationaux de l’agriculture, la seule aide couplée de la PAC représentait 80 % du revenu des éleveurs de bovins de race à viande, en 2019 !

Nous voulons que les surcoûts qu’ils subissent, liés aux « handicaps naturels » de nos territoires, continuent d’être compensés à leur juste niveau, à travers une ICHN forte, centrée sur l’élevage.

Nous voulons que la PAC rémunère l’ensemble des services environnementaux rendus par nos exploitations familiales et herbagères. Aux côtés des éleveurs et de tous les acteurs de nos territoires, nous demandons que ces exigences fondamentales soient respectées ».

Parlementaires cosignataires : Mme Marie-Noëlle BATTISTEL Députée de l’Isère, Mme Anne BLANC Députée de l’Aveyron, M. Jean-Yves BONY Député du Cantal, M. Julien BOROWCZYK Député de la Loire, Mme Claire BOUCHET Députée des Hautes-Alpes, M. Hussein BOURGI Sénateur de l’Hérault, M. Jean-Marc BOYER Sénateur du Puy-de-Dôme, M. Fabrice BRUN Député de l’Ardèche, M. Daniel CHASSEING Sénateur de la Corrèze, M. Dino CINIERI Député de la Loire, Mme Cécile CUKIERMAN Sénatrice de la Loire, Bernard DELCROS Sénateur du Cantal, M. Vincent DESCOEUR Député du Cantal, Mme Jeanine DUBIE Députée des Hautes-Pyrénées, M. Jean-Paul DUFREGNE Député de l’Allier, M. Philippe FOLLIOT Sénateur du Tarn, M. Bernard FOURNIER Sénateur de la Loire, M. Olivier GAILLARD Député du Gard, M. Thomas GASSILLOUP Député du Rhône, M. Eric GOLD Sénateur du Puy-de-Dôme, M. Guillaume GONTARD Sénateur de l’Isère, Mme Sylvie GUILLAUME Députée européenne, M. Antoine HERTH Député du Bas-Rhin, M. Éric JEANSANNETAS Sénateur de la Creuse, M. Christophe JERRETIE Député de la Corrèze, M. Régis JUANICO Député de la Loire, M. Jean-Jacques LOZACH Sénateur de la Creuse, M. Jacques-Bernard MAGNER Sénateur du Puy-de-Dôme, M. Stéphane MAZARS Député de l’Aveyron et Mme Nora MEBAREK Députée européenne.

Source
Arnaud Viala Député de l'Aveyron
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