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André Perez (PCF) : « Nous serons là ! »

Monsieur le Président, pour que le jour d’après ne ressemble pas au jour d’avant, nous serons là !

Je veux avant tout dire, la première de nos responsabilités, c’est de sauver des vies, de protéger toute la population, d’agir en faisant passer l’humain avant toute autre considération. Dans ce cadre, le respect des règles de confinement est essentiel.

Monsieur le Président, vous essayez de jeter un voile pudique sur les responsabilités de la crise, tout en tentant de bâillonner toute voix discordante. Et bien non, si nous ne voulons pas que le jour d’après ressemble au jour d’avant, le débat est légitime. De façon défensive, vous avez osé déclarer, face aux difficultés extrêmes de l’ensemble du système de santé : « Quand on vit quelque chose d’inédit, on ne peut pas demander à des gens de l’avoir prévu il y a dix ans ! »

Et bien si, monsieur Macron, vous étiez prévenu, comme étaient prévenus vos prédécesseurs, messieurs Hollande et Sarkozy. Et malgré ce, vous avez agi selon ces dogmes comptables, capitalistes, inhumains qui ont dégradé notre système de santé.

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Depuis 20 ans, notre parti alerte, notre journal l’Humanité a ouvert ses colonnes aux professionnels de santé que vos chiens de garde ont censurés.

« Cachez ce scandale à venir que nous ne saurions voir ! »

Et voici quelques preuves, les plus récentes parmi des dizaines d’autres :

• Février 2016 : le cri du professeur Bensman : « On dépèce votre hôpital public ! »

• Février 2018 : les parlementaires communistes font un tour de France des hôpitaux publics. En Aveyron, ils se sont rendus à Decazeville. Conclusion unanime des personnels soignants : « En cas d’épidémie grave de grippe ou d’épisode de canicule, nous ne pourrons plus faire face ! » Le compte rendu de nos élus de la République a été minablement ignoré et scandaleusement censuré.

• Novembre 2019 : dans toute le France le personnel de santé manifeste pour obtenir les moyens de soigner. Il a eu pour réponse votre mépris, et les lacrymos des policiers.

• Bronchiolite 2019 : le professeur Grimaldi : « Elle n’était pas plus grave que les autres années, mais nous avons été débordés par manque de lits et de personnels ! »

Et l’Europe ? Il parait, selon vos pseudo-experts qui inondent nos écrans, qu’elle n’a aucun pouvoir sur les questions sanitaires. Mensonge. De 2011 à 2018, à 63 reprises, la Commission européenne a intimé aux états membres, la nécessité de privatiser et de réduire les dépenses publiques en matière de santé. Et ces diktats ont été suivis. On en mesure les désastres, chez nous, en Espagne, en Italie, bientôt en Allemagne.

Voilà pourquoi nous ne nous tairons pas, pour que le jour d’après ne soit pas pire, que les jours d’avant. Ne vous en déplaise, nous sommes là et serons là demain, plus forts.

NB – J’ose espérer qu’à l’issue de ce drame sanitaire, et des leçons à tirer, il ne se trouvera, hormis quelques indécrottables bénis oui oui, plus personne pour revendiquer la fermeture de nos deux hôpitaux sud-aveyronnais en contrepartie d’un établissement médian évalué à la somme ridicule de 40 millions d’euros !

André Perez (PCF)

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