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Millau. Encore 300 manifestants « pour défendre les retraites »

Après 50 jours d’un mouvement social national sans précédent contre la réforme des retraites annoncée par le gouvernement, l’intersyndicale appelait à un rassemblement devant la gare de Millau ce vendredi 24 janvier.

L’appel était départemental, intergénérationnel et interprofessionnel, et il a été entendu. L’intersyndicale millavoise (CGT Aveyron, FO, CFE CGC, FSU, l’Union Syndicale Solidaire, les gilets jaunes, la Confédération Paysanne de l’Aveyron et des anonymes) a réussi à réunir 300 manifestants « pour défendre les retraites ».

Avant de partir défiler en ville les manifestant ont écouté les discours des organisations syndicales. © Millavois.com
Emmanuelle Gazel explique « être là en tant que militante politique ».

Le cortège rassemblé à 10h30 devant la gare de Millau s’est rendu place du Mandarous et c’est par la rue de la Capelle qu’il a ensuite rejoint la place Foch, ne passant pas inaperçu un jour de marché.

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© Millavois.com

De retour sur le Parvis de la Gare, si la plupart des manifestants sont rentrés chez eux, une partie s’est restaurée dans une ambiance bon enfant. Le moment de répit fut de courte durée, car, à l’appel de leurs confrères d’EDF grévistes depuis le 14 janvier, ils sont partis soutenir le mouvement rue de la Paulèle.

© Millavois.

Les soutiens aux grévistes

Pendant le repas, le mouvement des gilets jaunes a remis aux grévistes une enveloppe de 242 € récoltés lors de la diffusion du film « La Sociale » suivi d’une soirée d’échange en début d’année.

Michel, Gilet jaune, remet l’enveloppe aux grévistes. © Millavois.com

La Confédération Paysanne de l’Aveyron a également offert des dons d’une collecte locale de produits paysans en soutien aux grévistes (légumes, soupes, pâtés, fromages des producteurs de la coopérative berger du Larzac) et annonce vouloir le faire chaque semaine tant que durera la grève.

Pourquoi la « Conf » s’engage-t-elle ?

Jean-Marie Roux et Christian Rouquayrol, membres de la Confédération Paysanne de l’Aveyron, nous expliquent les motivations de cet engagement.

« Nous sommes tous des travailleurs paysans, nous ne sommes pas des chefs d’exploitation, nous sommes des paysans, nous ne sommes pas affiliés au MEDEF (syndicat patronal) comme la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), on partage les valeurs du monde ouvrier, notamment cette solidarité, on est aux côtés des grévistes, on les remercie de ce mouvement-là.

Les paysans souhaitent s’unir contre cette réforme, il faut savoir que la retraite moyenne d’un paysan à l’heure actuelle en France est de 730 € et moins encore pour les femmes qui sont très souvent en dessous de 500 €. Et cela concerne les 1 300 000 paysans qui sont à la retraite aujourd’hui et qui sont laissés dans la misère.

On pense que les 1 000 € soi-disant décidés par Macron c’est une arnaque, car tous les retraités n’y auront pas droit, cela ne concernera que ceux qui arriveront en 2025. On demande 85 % du SMIC de revenu minimum pour tous, c’est-à-dire 1 000 € ».

Comme les paysans et les membres de la Confédération Paysanne de l’Aveyron l’expliquent, ils ne peuvent pas faire grève. Ils ont donc décidé de s’engager dans cette lutte en y participant activement en soutenant les grévistes. Chaque semaine, ils feront don aux grévistes de denrées alimentaires issus de producteurs locaux tant que la grève durera.

Tout au long de l’histoire, des Jacqueries à aujourd’hui, les paysans ont souvent participé aux luttes en nourrissant les gens, on est là pour perpétuer cette tradition et on ne désarme pas, seul on ne peut rien, mais ensemble on peut tout.

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