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Millau : Visite au Centre de sauvegarde de la faune sauvage

C’est au milieu des années 80 que l’association de protection de la nature est née, sous le nom de « Nature Aveyron ». Elle participe à des programmes de réintroduction d’espèces disparues dans le Sud du Massif central. Elle s’occupe également des suivis des populations des chiroptères en Aveyron.

C’est grâce, en partie, au président de l’association, Jean-Claude Austruy, que les vautours fauves et le castor seront réintroduits dans ces zones.

Face à une forte demande de personnes découvrant des animaux sauvages blessés, c’est naturellement qu’il décide dans les années 90 de créer un Centre de Sauvegarde pour traiter la faune locale. Sa passion et son parcours de naturaliste lui permettent d’obtenir très vite son certificat de capacité.

L’association et les statuts changent, et les premiers locaux sont construits sur un nouveau terrain. Les aménagements nécessaires aux soins, à la rééducation et aux relâchés des animaux sont ainsi mis à disposition pour assurer les meilleures conditions aux futurs pensionnaires.

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30 ans après, Jean-Claude Austruy est toujours présent et toujours aussi passionné. Il est aidé par de nombreux adhérents, sympathisants, bénévoles, stagiaires, service civique et continue ses actions de protection, d’études d’espèces et de soins sur la faune locale.

Cassandra L’Hote a découvert le CRSFSC en tant que stagiaire. Elle y est revenue en service civique, avant d’être une des bénévoles les plus assidues. Dans le chalet où le Centre élève les jeunes animaux, elle nous fait découvrir le local d’incubation qui abrite une couveuse et des éleveuses. « Quand les oiseaux sortent de l’œuf, ces machines permettent de reproduire la sensation du nid », explique la jeune passionnée.

 

Mission 1 : Recueillir les animaux sauvages en détresse

Le Centre régional de sauvegarde de la faune sauvage caussenard (CRSFSC), association Loi 1901 à but non lucratif, accueille tout animal sauvage blessé, malade ou dans un état qui l’empêcherait de survivre seul.

Après avoir été soignée suite à une fracture de l’humérus et placée dans un box d’isolement, cette buse variable (au fond à gauche), passe quelques jours dans une des volières de rééducation. « Cela permet aux animaux de se remuscler avant de les relâcher », explique Cassandra L’Hote.

Le but est de le soigner pour le relâcher ensuite dans son milieu naturel. Le Centre est habilité à recueillir tout spécimen de la faune sauvage métropolitaine, cependant les pensionnaires les plus courants sont des oiseaux et notamment des rapaces tels que des Buses variables, des faucons crécerelles, des hiboux grands-ducs ou des chouettes hulottes…

Un des nombreux boxs d’accueil. C’est là que l’on met les animaux quand ils arrivent au Centre. La semi-pénombre de ces boxs permet aux animaux de rester au calme. Les animaux peuvent rester jusqu’à trois semaines dans ces boxs. Ils perdent alors de la masse musculaire, d’où leur passage dans les volières de rééducation pour se remuscler.

L’association dispose pour cela d’un local d’incubation et d’élevage, de boxs d’isolement et de plusieurs types de volières de rééducation au vol.

Mission 2 : La reproduction d’une espèce menacée

Le faucon crécerellette est un petit rapace migrateur qui niche en France et se reproduit le plus souvent en colonie.

Ce faucon a failli disparaître de France. Au début des années 1980, on comptait moins d’une dizaine de couples reproducteurs.

Ames sensibles s’abstenir…
L’une des nombreuses salles du centre sert à stocker la nourriture des animaux de passage. On peut y trouver des souris et des poussins congelés par exemple. Mais aussi des souris et des poussins vivants, pour réapprendre aux animaux à chasser…

Le premier plan de restauration de l’espèce a été initié en France en 2001, et un programme LIFE (L’Instrument Financier de l’Environnement) transfert Européen a été mis en œuvre en 2006 à la demande de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux).

Un des objectifs de ce programme était alors de créer le premier centre de reproduction en captivité au faucon crécerellette en France.

Un des nombreux taquets du CRSFSC. Celui-ci est utilisé pour la relâche des faucons crécerelles. Le taquet est un nichoir artificiel où les jeunes faucons sont mis en milieu extérieur, tout en étant protégés des prédateurs et nourris par les humains. Le nichoir est au départ fermé pour qu’ils s’habituent au milieu, puis est ouvert afin qu’ils puissent effectuer leurs premiers vols. Petit à petit, le faucon s’émancipe et apprend à chasser par lui-même. Il quitte alors ce « nid » artificiel.

Le Centre de Sauvegarde de l’UFCS de Millau a été chargé de cette réalisation qui s’est effectuée en étroite collaboration avec un centre de reproduction espagnol d’Extralmadure.
Ainsi, des travaux ont débuté en 2005 et 2006 avec la création d’une volière collective et d’un local d’incubation et d’élevage.

Mission 3 : A ces deux principales activités, il faut ajouter :

Le baguage ou le marquage des oiseaux : Effectué dans le cadre d’un programme de baguage agréé par le CRBPO (Centre de Recherche par le Baguage des Populations d’Oiseaux), il apporte de précieux enseignements sur le devenir des oiseaux relâchés, leurs survies après leur traitement en centre de sauvegarde, leurs relâchers et leurs dispersions.

Le centre de reproduction des faucons crécerellettes est le seul centre de ce type en France. 8 à 9 naissances ont lieu tous les ans (13 en 2017 !) au Centre de Millau, ce qui permet de relâcher des spécimens de cette espèce qui est protégée.

L’accueil des stagiaires : Des stages permettent d’accueillir des étudiants issus d’établissements scolaires spécialisés avec des métiers liés à l’environnement, la faune sauvage, ou qui souhaitent s’orienter pour leurs futures études (à partir des classes découvertes de 3e jusqu’au Master).

Le Percnoptère d’Egypte est l’un des plus petit vautours de France. Celui s’est blessé en prenant son premier envol. Il est en rééducation au Centre depuis septembre 2017 et va bientôt être relâché, quand les autres Percnoptères seront de passage et qu’il pourra migrer avec eux.

L’éducation à l’environnement avec l’accueil et l’information sur place des particuliers (apportant au centre des animaux en difficultés par exemple), avec les relations avec les médias, et enfin avec les campagnes de sensibilisation pour notamment le recueil des jeunes rapaces nocturnes non abandonnés par leurs parents. Le Centre s’occupe ainsi de la diffusion d’une feuille de liaison (La Plume), de dépliants, d’affiches, de nombreux autocollants et le Journal du Centre, diffusé une fois par an.

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