Ce soir-là, l’on manqua véritablement de chaises et d’ailleurs, beaucoup de spectateurs restèrent debout … dans une salle René Rieux pleine à craquer ! En effet, chacun avait pris soin de noter sur son agenda, veille de week-end qui plus est, ce qui est aujourd’hui devenu un rendez-vous incontournable à Jeanne d’Arc, mais pas que : la représentation annuelle du mois de mai, réunissant sur scène chanteurs, danseurs ainsi que comédiens de la « Troupe de Jeanne ».
Revoir ses classiques par la danse et le chant
La première partie de soirée fut l’occasion d’un retour sur des classiques de la chanson française avec de nombreux élèves accompagnés de leur professeure d’Éducation musicale, Sandra Pramil-Aucourt, au piano : « Les Choristes », Vanessa Paradis, Dalida ou bien encore Louane pour ne citer que quelques titres.
L’opportunité de même de découvrir des chansons japonaises dont raffolent les jeunes, amateurs de séries et de mangas, le tout au travers de duos, mais aussi de solos (au chant et à la guitare) révélant ainsi de véritables graines de talents !

Acteurs en action
Après une courte pause, préparation expresse du plateau pour laisser place aux 17 acteurs, néophytes et confirmés, dotés d’une énergie « olympique » ! Mais rappelons la spécificité de la « Troupe de Jeanne » à savoir, celle de faire jouer ensemble des élèves de la 6e à la Terminale avec cette année, de nombreux novices n’ayant eu donc que quelques mois, pour se familiariser avec les principes du jeu théâtral et apprendre leur texte afin d’endosser un rôle souvent situé à mille lieues de leur personne ! À cela, s’ajoutait la volonté de la comédienne, metteure en scène, et professeure de Littérature et de Théâtre, Elida Fabre, de ne jouer qu’avec costumes et accessoires, sans décor ni artifice. Le corps, le texte et le jeu de chacun suffisant bien largement pour que la magie du théâtre opère.
Cette année, les élèves s’adonnèrent à une relecture des Pièces détachées (1986) de J.-M. Ribes en multipliant et en dédoublant les rôles. Le tout étant coordonné par l’une des actrices, vêtue de rouge et, ce soir-là, « maîtresse de jeu » précisant entre chaque scène, les indications scéniques et le rôle de chacun. De quoi stimuler l’imagination des petits comme des grands et alimenter ensuite les conversations et les débats en famille !

Il fut alors question de sujets – le texte, fort bien écrit, est truffé d’humour grinçant – qui firent la part belle à la vie de tout un chacun… ou presque : Comment une rumeur peut se propager et gonfler, gonfler jusqu’à exploser, quelques « recettes » faciles pour ressouder efficacement votre couple en attendant une nouvelle crise, comment voyager tel un vrai couple d’aventuriers qui n’a peur de (presque) rien, comment faire de la poésie après un naufrage en « ramant » très énergiquement sur un radeau de fortune (surtout lorsque l’on fait contrepoids) ou bien encore réécrire, de façon plus contemporaine, la fameuse scène du balcon de Roméo (il s’agira de Guy ici accroché tragiquement à la balustrade d’un immeuble …) et de ses belles Juliette, souvenirs de conquêtes passées. Enfin, montrer de quelle manière Venise et ses richesses artistiques peuvent, au final, vous sortir par les yeux, principalement, lorsque celle-ci vous rappelle votre amoureux éconduit !
Une fois encore, ce fut une belle soirée pleine de surprises et de rebondissements, sur scène comme dans les coulisses. Chacun pouvant sortir, pour un soir au moins, de ses tracasseries quotidiennes, porté, une fois encore, par la magie du spectacle vivant. Et la magie a fonctionné. Vivement les réjouissances de l’année prochaine !




