Actualité
A la Une

Millau. La Maison du Peuple, c’est vraiment pas Versailles

Vous trouvez que vos factures d’électricité ne cessent d’augmenter ? Ce n’est probablement pas une vision de l’esprit, et ce n’est pas fini puisqu’elles devraient augmenter d’encore 10% dès le mois prochain… Alors, imaginez si vous deviez vous acquitter de la facture EDF du Théâtre de la Maison du Peuple, avec ses quelque 180 projecteurs…

Engagé depuis 2016 dans une démarche de réduction de l’impact de ce bâtiment énergivore s’il en est, les responsables de la Maison du Peuple ont voulu agir notamment sur le champ technique, en remplaçant, au fil du temps, les éclairages traditionnels par des LED, dont la puissance serait divisée par dix.

C’est dans le cadre de cette démarche écoresponsable qu’Emmanuelle Gazel, conseillère régionale, a visité les lieux ce lundi 22 janvier en début d’après-midi.

L’équipement du Théâtre a en effet été lauréat du Plan LED engagé par la Région Occitanie, piloté par l’Agence Occitanie en Scène et financé dans le cadre du plan de relance européen REACT EU.

Publicité

« Ce plan de 5 M€, unique en France, bénéficie à plus de 70 salles de spectacle sur le territoire régional et s’inscrit pleinement dans le Pacte vert de la Région Occitanie », fait remarquer Emmanuelle Gazel. Localement, il a permis à la Maison du Peuple de se voir livrer récemment du matériel LED, d’une valeur de 10.937 €, ce qui lui a permis de remplacer certains de ses anciens éclairages énergivores.

L’occasion d’évoquer la démarche écoresponsable mise en place au sein du Théâtre de la Maison du Peuple avec Stéphane Chatellard, son directeur. Et notamment du 19 au 27 janvier, à l’occasion de la 3e édition de l’Eco fest’Hivernal des Givrées, qui est un temps fort dans cette démarche et au cœur d’une saison placée sous le signe du vivant.

Les projecteurs de la Maison du Peuple passent petit à petit au LED.

Ecosia au lieu de Google

L’écoresponsabilité, ce n’est pas un vain mot au Théâtre de la Maison du Peuple de Millau. Que ce soit au niveau de l’alimentation, de la gestion des déchets, de l’énergie, ou des mobilités, tout ou presque est passé au prisme du développement durable et responsable. Même là où on ne l’attend pas, en témoigne le changement de moteur de recherche au sein du parc informatique, où il est demandé, à la place de Google, d’utiliser Ecosia, un moteur de recherche « plus vert ».

Au niveau de l’alimentation, « 100 % de nos fournisseurs sont bio et/ou locaux et de saison pour le bar et le catering », annonce Stéphane Chatellard. Des fournisseurs et des restaurateurs choisis en fonction de leur démarche responsable et qui proposent des menus végétariens, « plus écologiques et économiques ». Les restaurateurs doivent en outre appliquer une charte écoresponsable pour sensibilisation au gaspillage alimentaire.

Emmanuelle Gazel et Stéphane Chatellard.

Un nouveau label en vue

Au niveau de la gestion des déchets, trois mots d’ordre : réduire, réutiliser, recycler. Objectif zéro plastique avec par exemple l’usage de gourdes réutilisables au lieu des bouteilles en plastique, supports de communication et impressions « Ecolabel », pas d’emballage individuel non recyclable, mise en place d’un composteur pour les biodéchets, 100 % de la vaisselle est réutilisable, tri des déchets sur place, déchets alimentaires transformés en compost, fabrication de produits dérivés en filière extracourte (mugs du festival réalisés par les artisans potiers, fabriqués et cuits sur le site archéologique de la Graufesenque à Millau ; bonnets en laine d’Occitanie « faits main » ; tisanes « givrées » concoctées par des paysans locaux)…

Les mobilités sont aussi prises en compte. « Les artistes sont accueillis en tournée avec d’autres structures », souligne le directeur, en assurant qu’aucun d’eux ne viendra se produire uniquement à Millau après avoir pris l’avion. Et de mettre l’accent sur une communication renforcée pour l’accès en train ou en bus aux concerts, le covoiturage, le prêt de vélos électriques le temps du festival par le Parc Naturel Régional des Grands-Causses, le prêt de voitures électriques ou hybrides par les partenaires du festival, la mise en place d’un garage à vélo couvert éphémère sur la terrasse… Ou encore le véritable succès du train événementiel affrété spécialement pour se rendre au spectacle programmé à Tournemire ce dimanche 21 janvier.

Toutes ces démarches ne sont pas seulement écoresponsables, elles sont aussi économiques. « L’obtention des aides et des subventions est de plus en plus liée au côté écoresponsable des festivals », souligne en effet Stéphane Chatellard, qui annonce que Les Givrées devraient prochainement obtenir le label Elément’terre, le label des événements écoresponsables en Occitanie.

Bouton retour en haut de la page