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Millau. Une histoire qui ne manque pas de piquants

Ils étaient toute une portée âgée seulement d’une semaine et ont été retrouvés seuls, sans la présence de leur mère qui leur était pourtant vitale.

L’histoire se passe en Lozère, ce printemps. Une petite commune organise l’inauguration d’un bâtiment public. Pour accueillir les habitants sur le site, il est décidé de faucher une parcelle attenante, abandonnée aux herbes hautes favorisées par une météo orageuse.

Il se trouve que le terrain avait été choisi comme refuge à une famille de hérissons. Le bruit des moteurs a contraint la mère hérisson à fuir, laissant sur place ses petits qui se sont trouvés démunis.

Ils ont été trouvés, recueillis et portés au Centre de sauvegarde de la faune sauvage de Millau, qui a pour vocation de prodiguer des soins d’urgence aux animaux sauvages blessés ou en détresse, dans le but de les relâcher dans la nature.

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Récupération des hérissons au Centre de sauvegarde de la faune sauvage de Millau. (DR)

Commence alors un challenge pour les adhérents de l’association : parvenir à sevrer ces petites bêtes. Il a fallu se relayer jour et nuit pendant plusieurs semaines, pour les nourrir à la seringue, jusqu’à ce qu’ils atteignent un certain poids et soient capables d’absorber de la viande et des fruits.

Vient ensuite le choix d’un lieu de réintroduction. C’est le site des jardins partagés de la Dourbie (avenue de l’Aigoual) qui a été retenu pour sa proximité avec la rivière et les quelque 2.000 m² de potagers en culture biologique. Les jardiniers de l’association « Terres partagées millavoises » ont répondu présents, connaissant le statut d’espèce protégée de ces animaux et leur rôle d’auxiliaire au jardin. En effet, les hérissons raffolent de limaces et d’escargots.

Pour qu’ils se familiarisent au site, une petite cabane a été construite par deux bricoleurs de la jeune association des terres partagées. Ils ont été transférés du Centre de Sauvegarde aux jardins à vélo, par la piste cyclable qui longe la Dourbie.

Installation des jeunes hérissons dans leur taquet de relâché aux jardins partagés. (DR)

A leur arrivée aux jardins partagés, ils ont suscité la curiosité des enfants, ravis de voir poindre le bout du nez de leur boule de piquants protecteurs.

Dès lors, les volontaires se sont relayés pour continuer à nourrir quotidiennement jusqu’à leur émancipation, ces hôtes qui ont la cote aux jardins. Mais, gare à ne pas les déranger. Ils ne sont pas là pour être apprivoisés !

Au bout d’une dizaine de jours, est arrivée pour ces orphelins, l’heure de prendre leur envol et aller se nourrir par eux-mêmes. Ce qu’ils font avec succès.

Séance de nourrissage : on s’assure que les hérissons se portent bien. (DR)

Peut-être les jardiniers chanceux verront-ils à la tombée du jour leurs petits compagnons se faufiler dans les rangées de légumes à la recherche de quelques limaces égarées.

Cette belle histoire n’aurait pas existé sans l’existence et la coopération de ces deux associations millavoises (leurs bénévoles, le soutien financier au Centre et la mise à disposition du terrain pour les jardins, de la mairie de Millau), qui ont trouvé une complémentarité, sur fond de passion et respect du vivant.

Source
Centre régional de sauvegarde de la faune sauvage caussenard
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