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Millau. Flauraud, une fermeture qui passe mal

C’est à la faveur d’une visioconférence le 12 janvier dernier que les employés du magasin Flauraud de Millau ont appris sa fermeture ainsi que celle de cinq autres magasins du groupe. Une véritable douche froide pour les cinq salariés du boulevard Georges Brassens dont certains sont employés depuis plus de 15 ans.

Ce mercredi 21 avril, ils étaient en grève comme les sites de Bort-les-Orgues et de Lyon-Décines pour « mettre en lumière leur situation » et dénoncer « un dialogue social inexistant et obtenir des garanties pour l’avenir ».

Un changement de cap

Flauraud, filiale du groupe Emil Frey France, est un acteur majeur de la vente de pièces automobiles, d’accessoires et d’outillage sur le marché français depuis presque 90 ans. Il y a quelques mois, face à une conjoncture inédite et pour développer un nouveau « concept de diffusion plus logistique », le groupe annonçait la fusion et le regroupement de plusieurs magasins débouchant aujourd’hui sur la fermeture de six d’entre eux, dont celui de Millau. (Clermont-Ferrand, Bort-les-Orgues, Lyon-Décines, Périgueux, Castres.)

Ce changement de cap du groupe Flauraud a conduit à un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi). Au total, 112 postes sont menacés, « soit à peu près un quart de la totalité des salariés du groupe » et il impacterait directement « les conditions et l’organisation du travail » selon le syndicat de la CGT 63 qui avait appelé au mouvement de grève du 21 avril et qui dénonce « un plan de réorganisation flou et des chiffres opaques concernant les nouveaux effectifs ».

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Ils reprochent également au groupe d’invoquer des raisons économiques non valables, comme le CDPR, ce concurrent gourmand qui absorberait trop de parts de marché, mais qui appartiendrait lui aussi au groupe Emil Frey…

Quoi qu’il en soit, les négociations seront closes le 28 avril et le PSE sera ensuite validé par la « direccte » sous environ trois semaines. D’ici là, les salariés n’ont aucune visibilité, aucune information sur la date de fermeture de leur lieu de travail, et doivent « se contenter d’attendre, une situation très peu confortable ».

La fermeture d’un commerce de proximité

Mais le plus difficile à accepter pour les employés de Millau, « c’est la fermeture d’un magasin rentable » qui reçoit tous les jours de nombreux professionnels de l’automobile millavois et des alentours. Pire, encore, pour eux c’est « un service de proximité qui disparait au profit d’une logique comptable de plateforme et d’actionnaires ».

La relation et la proximité que nous avons ici avec nos clients n’existera plus, ils passeront commande par téléphone et devront patienter avant d’être livrés ».

En effet, le magasin millavois offre actuellement quatre livraisons par jour (9h, 11h, 14h30 et 16h30) et sert et conseille en direct « au comptoir » des professionnels qui viennent chercher des pièces détachées, mais également, le conseil et la réactivité d’une équipe, une relation privilégiée dans un milieu dans lequel tout le monde se connait.

Ils seront bientôt connectés ou en ligne avec la plateforme, l’histoire dira s’ils resteront fidèles au groupe et à sa nouvelle vision des choses. Pour les salariés, « C’est une page de 25 ans qui se tourne » annoncent-t-ils plein d’amertume.

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