Ce matin dans la cour de l’école Martel, la Municipalité présentait à la presse les moyens qu’elle met en œuvre pour lutter contre les chenilles processionnaires et la pyrale du buis.
Concernant les chenilles processionnaires, Nicolas Lefévère, conseiller municipal délégué à l’environnement, et Alfrédo Pérez, chef du service Espaces Verts, ont détaillé les quatre actions mises en place par la Ville pour lutter contre le fléau, pleinement opérationnelles depuis cette année.
L’échenillage
Environ 4.000 nids ont été détruits par les services municipaux sur la ville de Millau, depuis la mi-décembre. « Tous les nids accessibles avec la nacelle ont été détruits », affirme Alfrédo Pérez.
Le piège à collier « Eco-Piège »
L’Éco-Piège est un dispositif placé autour du tronc des pins ou des cèdres, qui permet de capturer les chenilles lorsqu’elles descendent en procession pour aller s’enterrer. Des centaines de sacs ont été mis en place dans toute la ville, surtout dans les endroits « à risques » : écoles, parcs, squares, crèches… « Dans le sac, il y a de la terre, on reproduit ce que les chenilles recherchent, explique Alfrédo Pérez. Quand le sac est plein, on les élimine au chalumeau à la serre municipale… » Un dispositif efficace, mais onéreux (380€ pour un kit de 10 mètres) qui ne peut pas être mis en place de façon généralisée.
Les nichoirs à mésanges
« Les mésanges sont des auxiliaires que l’on cherche à fidéliser », déclare Alfrédo Pérez. En effet, une mésange mâle peut engloutir jusqu’à 500 chenilles par jour pour alimenter la femelle et le nid. Environ 80 nichoirs ont été installés sur la ville, notamment dans les écoles et les parcs.
Le piège à phéromones
Attirés, les papillons mâles volent autour d’une capsule qui émet l’odeur du papillon femelle. Epuisés, ils finissent par tomber dans le piège et ne peuvent plus en sortir. 121 de ces pièges ont été installés dans la ville.
Un arrêté municipal pour obliger à traiter les arbres
D’autres méthodes sont pratiquées par ailleurs. Certains préconiseraient l’abattage des arbres infectés. « Le problème, c’est la chenille, pas l’arbre, assure Alfrédo Pérez. Seuls quelques arbres autour de la cuisine centrale ont été abattus, car les chenilles rentraient en procession à l’intérieur même de l’enceinte, ce qui aurait pu poser des problèmes d’hygiène ».
Quant à l’épandage par voie aérienne du bacille de Thuringe (un insecticide efficace et naturel), le coût de l’opération (80€ par hectare) serait prohibitif sur un territoire comme celui du Parc des Grands Causses (110.000 hectares).
Conscients que les chenilles ne vont pas disparaitre seulement parce qu’elles auront été traitées sur le secteur public, les services municipaux appellent les particuliers et les organismes privés à faire en sorte de traiter devant leur porte. Les gens désireux d’être conseillés peuvent appeler la serre municipale au 05 65 72 09 12.
Et pour les plus récalcitrants, la Ville de Millau a signé ce matin un arrêté municipal pour les obliger à traiter leurs arbres. Après un courrier recommandé, ceux qui n’auront toujours rien fait seront passibles d’une amende de 38 €.
La pyrale, un problème environnemental
Si la chenille processionnaire est un problème environnemental, mais aussi sanitaire que l’on connait depuis longtemps, le problème de la pyrale est apparu en 2008, et ne présente aucun risque pour la santé. « Aujourd’hui, on traite surtout la nidation, explique Alfrédo Pérez. Le bacille de Thuringe est très efficace dans ce cas là, puisque le traitement est ciblé. En 2017, seulement 4 buis nous ont échappé sur toute la ville de Millau. Mais il est aussi important que les Millavois participent et traitent le problème aussi chez eux ».
Comme pour la chenille processionnaire, des pièges à phéromones et des nichoirs à mésanges ont été mis en place. Mais aussi des abris pour les chauves-souris, qui seraient très friandes de ces petites bestioles…