La commémoration pour la journée nationale du souvenir des victimes de la guerre d’Algérie, et des combats en Tunisie et au Maroc, organisée par la Fédération Nationale des Anciens Combattants d’Afrique du Nord, avait lieu ce mardi 19 mars à 18h au Monument aux morts du Parc de la Victoire.
En tant que maitre de cérémonie, Bernard Maury, président d’honneur du comité des anciens combattants, a rappelé qu’on était réuni aujourd’hui « pour rendre hommage à tous ceux qui sont morts pendant cette guerre qui a duré huit longues années (1954-1962) et caractérisé par des accrochages sanglants, des attentats aveugles, des luttes fratricides et des tortures horribles ». « Cette guerre, qui ne voulait pas dire son nom, reste 62 ans après, un souvenir douloureux et un sujet brûlant », a-t-il rappelé, avant de citer les noms des onze Millavois qui font partie des quelque 30.000 victimes de ce conflit : Emile Andral, Jean-Joseph Anglade, Adrien Balard, René Balard, Francis Cinq, Gilbert Colrat, Pierre Froment, Yves Valentin, Jean-Marie Véra, Jean-René Vergoz et Georges Szyczak.
Après la prise de parole de Maurice Daize, président du comité local de la Fnaca, Véronique Martin Saint Léon, sous-préfète de l’arrondissement de Millau, a fait lecture du message de Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès du ministre des armées, chargée des anciens combattants et de la mémoire. « C’est aussi cela, la singularité du 19 mars : cette journée ne s’est pas imposée, elle a été conquise par ceux qui voulaient qu’une date vienne fixer l’hommage de la Nation, susciter le recueillement, honorer leurs morts et toutes les victimes. Notre pays a mis 50 ans à la leur accorder. Cette journée est celle d’une génération tout entière, de ces 26.000 jeunes gens qui ont donné leur vie pour la France, de ces 1.750.000 appelés et engagés qui ont donné un morceau de leur jeunesse à la Nation. (…) Nous réunir aujourd’hui, c’est aussi faire écho aux inquiétudes, à l’angoisse ou à l’amertume de ceux qui comprenaient qu’un cessez-le-feu ouvre toujours une transition, et que celle-ci prendrait fin avec la vie telle qu’ils l’avaient connue jusqu’alors. C’est l’écho de celles et ceux qui, en devant quitter la terre qui les avait vus naître, ont laissé derrière eux les paysages de leur enfance, les places où ils s’étaient rassemblés, les voisins qu’ils avaient connus. Ce qu’ils avaient cru pouvoir construire. Une vie en somme. Et parfois la vie tout court, car dans ce cessez-le-feu intermittent et fragile, la mort ou la disparition rôdaient encore pour les militaires comme pour les civils. C’est l’écho des cris des Harkis, que les représailles allaient lacérer ou, pour ceux qui réussirent à rejoindre la métropole, qui allaient faire l’expérience cuisante de l’injustice et de l’oubli. Nous réunir le 19 mars, c’est aussi faire écho à ce que l’histoire de France du vingtième siècle, par ses déchirures, porte de profondément tragique en elle. »
Lors de cette cérémonie, cinq Millavois ont été décorés par Véronique Martin Saint Léon : Claude Roques (Croix du combattant), Jean Costes (Croix du combattant), Georges Villeneuve (Croix du combattant), Christian Combes (Médaille d’Algérie) et Claude Calmels (porte-drapeau depuis 20 ans).