Millau. Les cheminots CGT mobilisés pour défendre une collègue en contrat précaire

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Ce mercredi 11 juin en fin de matinée, devant la gare SNCF de Millau © Millavois.com

Ce mercredi 11 juin, le syndicat CGT des cheminots a mené une action symbolique devant la gare de Millau. En cause : la situation d’une jeune agente de 23 ans, Millavoise, mère de famille, enchaînant depuis quatre ans des contrats précaires au sein de la SNCF, avec entière satisfaction de sa hiérarchie locale. Pourtant, son avenir professionnel à Millau semble compromis.

Son contrat actuel prend fin en août 2025. À ce jour, la direction de la SNCF n’a proposé aucun poste de remplacement dans la ville. Les seules perspectives évoquées l’enverraient à Béziers ou à Rodez.

« Une solution simple existe »

La CGT dénonce une politique RH déconnectée des besoins locaux et accuse la direction de la SNCF de « casser toute ambition ferroviaire en cassant les emplois ». « Sur les dix agents affectés à la vente dans le secteur Sud Aveyron-Lozère, un agent de maîtrise va partir à la retraite. Ce poste n’est pas supprimé, mais il reste gelé. Pourtant, la solution serait simple : promouvoir un agent expérimenté du territoire à ce poste, et embaucher notre collègue en contrat précaire », plaide Marie Viala, agente de vente à Millau et militante CGT.

« La direction sabote l’avenir du ferroviaire »

De son côté, Frédéric Laur, secrétaire général de la CGT des cheminots Millau-Mende-Marvejols, hausse le ton. Il affirme qu’il s’agit là du dernier avertissement avant de passer à l’étape supérieure, avec la mobilisation des élus, l’appel à la population et la mise en place d’actions d’envergure. « Nous exigeons son embauche, ici, à Millau ! La direction finira par plier, comme les précédentes », prévient-il.

Le syndicat affirme rester mobilisé pour défendre l’emploi local et assurer le suivi des carrières. Il dénonce également une politique de réduction des effectifs qu’il juge volontaire, entraînant de graves dysfonctionnements dans le service public ferroviaire.

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Des paradoxes pointés du doigt

La CGT souligne l’incohérence entre les décisions de la direction et les ambitions affichées par les pouvoirs publics. Alors que la Région Occitanie a renouvelé sa confiance en la SNCF jusqu’en 2032 pour gérer la ligne Béziers-Neussargues, que l’État soutient la relance du train de l’Aubrac, et que la population réclame un développement du ferroviaire, la direction, selon le syndicat, continue de prendre des décisions allant à l’encontre de ces dynamiques.

Frédéric Laur rappelle qu’en 2024, 105 journées de vente au guichet n’ont pas pu être assurées à Millau faute de personnel, et que, en fin d’année, 20 trains par semaine ont été supprimés pour les mêmes raisons.

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Des combats à venir

La défense de leur jeune collègue s’inscrit dans un combat plus large pour l’avenir du rail en Sud-Aveyron. La CGT milite aussi pour le retour du train de nuit entre Millau et Paris, le renforcement de l’offre TER sur le territoire, la relance du fret ferroviaire aujourd’hui inexistant à Millau, et une politique de transport plus intégrée, favorable au rail.

Le syndicat appelle à penser collectivement un véritable projet de territoire qui inclut le train comme maillon essentiel de la mobilité durable.

Dans les semaines à venir, plusieurs rendez-vous sont prévus. Le 23 juin, une délégation se rendra au ministère des Transports. Une conférence de presse est annoncée début juillet pour évoquer la réouverture de la portion Sévérac-Rodez. Enfin, une action est programmée le 19 juillet à Marvejols.

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