Millau à 30 km/h : « une décision qui se base sur la volonté des habitants eux-mêmes »

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Depuis le 1er juillet 2024, la ville de Millau a généralisé la limitation de vitesse à 30 km/h sur l’ensemble de son territoire, hors axes départementaux. « Cette décision s’inscrit dans une démarche de concertation avec les habitants », rappelle le collectif Millau Solidaire dans cette tribune.

« Depuis le 1er juillet 2024, Millau a franchi un cap important dans sa transformation urbaine : la limitation généralisée à 30 km/h – hors départementales qui restent à 50km/h.

Cette décision se base sur le fruit de 20 ans d’expérimentations à l’échelle nationale et européenne, mais aussi, et surtout sur la volonté des habitants eux-mêmes. À Millau les demandes répétées d’abaissement de la vitesse, quel que soit le quartier, ont témoigné d’un besoin profond : celui de retrouver une ville plus sûre, plus calme et plus agréable à vivre et pas seulement dans le centre-ville.

La mise en place de cette mesure s’est construite avec les habitants, au travers de réunions de concertation dans les quartiers, notamment sur la côte 415, où c’est à la demande unanime des habitants que nous avons choisi le 30km/h et le type de dispositifs à installer pour permettre la réduction de la vitesse (cédez le passage).

La municipalité a accompagné les changements avec douceur et pédagogie : d’abord l’entrée en vigueur en juillet dernier, puis à l’automne, des contrôles pédagogiques (verbalisation uniquement au-delà de 60 km sur les nouvelles zones à 30 km/h) et depuis quelques semaines des dispositifs physiques pour faciliter la réduction de vitesse, ce sont les « cédez le passage » qui vont continuer se déployer sur les zones où la vitesse demeure trop importante.

Millau rejoint ainsi plus de 200 communes françaises qui ont déjà fait ce choix. Un choix de raison qui répond à une demande quotidienne des habitants pour une ville où la tranquillité n’est pas une exception, mais une norme.

Réduire la vitesse, ce n’est pas pénaliser les automobilistes, c’est repenser la cohabitation dans l’espace urbain, c’est accepter de partager la route en protégeant les plus vulnérables (piétons et vélos) avec comme seul préjudice de perdre quelques secondes, une ou deux minutes tout au plus, sur son trajet.

À 30 km/h le champ de vision du conducteur s’élargit, les distances de freinage diminuent, et le risque de mortalité en cas d’accident chute drastiquement — divisé par neuf pour les piétons et cyclistes.
C’est donc un choix politique pragmatique, issu de la volonté des Millavoises et des Millavois : protéger les plus vulnérables, et garantir à chacun, que l’on soit piéton, cycliste, parent avec une poussette ou personne à mobilité réduite, la possibilité de se déplacer sereinement. Garantir aussi plus de quiétude à tous ceux, nombreux, qui vivent sur ces boulevards grâce à une importante réduction du bruit.

Certains cherchent la polémique et attisent la division entre les Millavois alors que ce sujet de sécurité routière, de tranquillité publique et du vivre ensemble demande au contraire de s’écouter, de dialoguer et de trouver les meilleures solutions pour un espace urbain partagé par tous. C’est ce que la majorité municipale a su mettre en place avant de prendre la décision ; et les constats sont là : la vitesse a globalement diminué à Millau. »

Millau Solidaire


Cet article est une tribune, rédigée par un auteur extérieur au média Millavois.com et dont le point de vue n’engage pas la rédaction.