Pierre Pipien découvre le Jura il y a quelques années à l’occasion de la migration d’une partie de sa famille vers la zone frontalière de la Suisse. Cette région d’une authentique beauté naturelle avec des panoramas à couper le souffle offre parmi ses trésors, des lacs et des cascades, éléments incontournables, symbole de la richesse et de la diversité de l’environnement jurassien.
Au cours de ses nombreux séjours, il s’attache à photographier ces paysages chers à Gustave Courbet et constate au fil du temps que cette beauté naturelle cache une problématique cruciale : celle de la gestion de l’eau dans la région. En effet, bien que la région bénéficie d’un approvisionnement en eau relativement abondant, la fragilité de ce système hydrologique est un enjeu majeur. En période de sécheresse, les niveaux d’eau des lacs et des rivières peuvent baisser considérablement, mettant à risque non seulement la biodiversité aquatique, mais aussi les usages humains, tels que l’approvisionnement en eau potable, l’agriculture et le tourisme.
Les changements climatiques accentuent cette problématique. Les périodes de sécheresse prolongées sont de plus en plus fréquentes, affectant la disponibilité de l’eau. L’érosion des sols et les déforestations locales ayant également un impact direct sur la qualité et la quantité d’eau, en perturbant les équilibres naturels.
À travers l’exposition « Lignes d’eau » Pierre Pipien veut, en essayant de restituer par l’image la beauté des lacs et cascades du Jura, interpeller le regard du spectateur sur la nécessité de trouver un équilibre entre la préservation de ces paysages magnifiques et une gestion durable de l’eau.
Au-delà des lacs et cascades du Jura, c’est plus généralement la problématique urgente et complexe de la crise de l’eau dans le cadre du réchauffement climatique mondial qui est posée à travers ces images. L’eau, ressource essentielle à la vie, est aujourd’hui menacée, avec des conséquences directes sur l’environnement, la société et les économies.
Par ses images apaisées, Pierre Pipien souhaite montrer les risques de l’évolution en cours et témoigner de la perte qui se dessine à l’horizon si la prise de conscience n’est pas à la hauteur des enjeux.
L’exposition se déroulera à la Galerie Le Salon, 25, rue Antoine Guy à Millau du 21 mars au 8 avril. Vernissage le 21 mars à 18h. L’exposition se conclura le 8 avril à 19h30 lors du décrochage par une intervention de Pierre Vergély, géologue, sur la formation géologique du Jura.