A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes l’association ASTSM a organisé une initiation au Body taekwondo et un cours de self-défense au Dojang situé au 67 avenue Jean Jaurès.
C’est plus d’une vingtaine de personnes qui avaient répondu présentes à cette invitation. C’est donc une réussite et toutes ont été ravies de cette expérience de plus de deux heures aux vues des échanges lors du gouter de fin d’entrainement.
Patrick a accueilli les participantes avec une entrée en matière par un constat qui fait réfléchir : dans 91% des cas de violences sexuelles, les femmes connaissent les agresseurs. Pour la plupart, ces hommes ne sont pas de violents psychopathes exclus de notre société qui se cachent dans des allées sombres, mais bien leurs partenaires, leurs amis, leurs frères, leurs collègues, des connaissances ou leurs mentors. En France en 2023, un viol ou une tentative de viol toutes le 2 minutes 30. Plus d’une femme sur deux a déjà été victime de harcèlement ou d’agression sexuelle au moins une fois dans leur vie. Toujours la même année : 93 victimes de féminicides, 319 victimes de tentatives de féminicides, 773 femmes victimes de (tentatives de) suicides suite au harcèlement par (ex-)conjoint. Des chiffres qui font froid dans le dos. Mais le but n’était pas de faire peur, mais bien essayer de répondre à une agression du moins, ne pas rester inactive face à celle-ci et peut être aussi de tout faire pour l’éviter. Les bienfaits d’un entrainement sont nombreux dans la vie de tous les jours.
Stéphane, professeur principal du club, 6e dan, prenait le relai pour un échauffement musculaire, sans oublier quelques exercices d’assouplissement. Il était temps de poursuivre cette première partie en faisant découvrir à la plupart des participantes le body taekwondo. Il s’agit d’effectuer des exercices de déplacements reprenant des mouvements de bras et jambes du taekwondo, le tout en musique, le rythme cardiaque s’accélère, le souffle est plus court et ça transpire. Il faut de nombreuses coupures pour reprendre et se réhydrater. Après 30 minutes de ces enchainements et exercices, qui sont aussi ludiques, il est temps de souffler et de passer au cours de self défense.

Outre l’aspect purement physique, la défense personnelle, self-défense en anglais, mais aussi autodéfense est en premier lieu la gestion de la peur, le renforcement de la confiance en soi, une meilleure gestion du stress lors d’une agression et sentiment de sécurité accru dans la vie quotidienne. L’enseignement de la défense personnelle est souvent basé sur des arts martiaux ou sports de combat. Le but est de faire cesser l’attaque avant d’être maîtrisé, blessé ou même tué, le plus rapidement possible. Le respect rigoureux des règles de sécurité pendant l’enseignement et l’entraînement est obligatoire pour éviter les blessures de ses « partenaires ». L’utilisation d’armes factices, le port de protections font aussi partie des exercices. S’attacher à utiliser au mieux l’environnement et à se servir d’objets qui nous tombent sous la main : ceinture, chaise, bouteille, cendrier, clés… font, elles, partie de la réalité. Une réalité qui se fait sans aucun respect de l’attaquant, puisque celui-ci ne respecte pas sa victime. Pendant plus d’une heure des mises en situation, des saisies, des percussions, les techniques de défense simples, mais efficaces sont travaillées avec sérieux dans une ambiance détendue.
Patrick revenait pour souligner que, vis-à-vis de la loi française, la réponse doit être proportionnée à une attaque actuelle injustifiée, et que l’on ne peut être considéré en légitime défense que si l’on est attaqué en premier et qu’il n’y a pas d’autre moyen de se soustraire au danger comme détaillé dans l’article 122-5 du Code pénal. Pour terminer cet après-midi, la discussion se poursuivait autour d’un goûter préparé par Marie Line. Le bureau de l’ASTSM remercie les intervenants et l’ensemble des participantes qui ont fait de cette rencontre un moment d’échange et de partage.
Cette initiative s’inscrivait dans une démarche plus large de sensibilisation et de prévention, afin que chaque femme puisse dire STOP aux violences et se sentir plus en confiance dans l’espace public.