Le rugby est une école de vie et Adrien Brazier en est un parfait exemple. Ce jeune Millavois de 21 ans, aujourd’hui en deuxième année d’études de kinésithérapie à Toulouse, allie passion du sport et ambition professionnelle. Volley, basket, rugby, il pratique ces disciplines à l’université et se sent bien dans sa peau et dans ses crampons. Mais c’est en tant qu’arbitre qu’il trace un parcours prometteur.
Le SOM Rugby, club millavois, ne se limite pas à la compétition. Il est une école et un club formateur, et accompagne les jeunes dans leur progression, qu’ils soient joueurs ou arbitres. Adrien est un enfant du club dont il a porté les couleurs de 6 à 19 ans, d’abord en tant que joueur, avant de se tourner vers l’arbitrage. « J’ai commencé à arbitrer les plateaux des -14 ans, et j’ai tout de suite aimé », confie-t-il. Dès les catégories cadets, soutenu et encadré par le SOM Rugby, il devient Arbitre en Cours de Formation (ACF), assistant à des réunions et à des formations locales et départementales régulières pour apprendre les bases du métier.
Sa progression le conduit à intégrer le Pôle Espoir Rugby de Toulouse, où sont réunis les meilleurs jeunes joueurs et arbitres de la région. Match après match, il gravit les échelons à force de travail et d’évaluations rigoureuses. En 2024, il atteint le niveau de Fédérale 3 et arbitre des rencontres de haut niveau, dont récemment le derby Rodez-LSA au stade Paul Lignon devant 4 000 spectateurs, sous l’œil attentif de Laurent Raynaud, son formateur au SOM Rugby qui confirme « une très bonne prestation » du jeune homme et par ailleurs, un match intense où il était également évalué par la Ligue.

Les défis de l’arbitrage
Adrien ne cache pas la pression qui accompagne ce rôle. « Avant une rencontre comme celle-ci, il y a forcément du stress, mais dès que le match commence, je me mets dans ma bulle », explique-t-il. Il souligne l’importance du respect dans le rugby, bien que certains débordements puissent exister.
Les qualités requises pour un bon arbitre ? « Il faut rester dans le match, ne pas se laisser déstabiliser, analyser rapidement, avoir une vision d’ensemble du jeu et être juste », détaille-t-il. Contrairement aux arbitres des grandes rencontres qui bénéficient de l’appui de la vidéo et d’un encadrement élargi, il officie seul sur le terrain et doit prendre des décisions instantanées, parfois contestées. Un rôle parfois ingrat, mais assumé.

Un avenir prometteur
Passionné, Adrien consacre tous ses dimanches à l’arbitrage, de 10h à 20h, un engagement qu’il ne vit pas comme une contrainte. Il arbitrera prochainement les rencontres Saint-Cernin/Le Bugue et Corbières XV/Vendres Lespignan Sauvian. Déjà en Fédérale 3, il espère la montée en Fédérale 2, un niveau où les arbitres de son âge restent rares, mais « rien n’est impossible », dit-il, et la jeunesse semble avoir actuellement le vent en poupe.
Malgré tout, il ne se projette pas au plus haut niveau. Il préfère vivre sa passion au jour le jour, sans se mettre de pression. Chaque match est une expérience, il prend les opportunités comme elles viennent. Petit à petit, il gagne en maturité et affiche l’assurance et la sérénité nécessaires aux grands arbitres. Il garde l’esprit ouvert et laisse le temps faire son œuvre, mais arbitrer un match ou une finale de Top 14 serait une belle reconnaissance de son parcours et l’aboutissement d’années d’engagement et de passion.